L'exercice est réglé comme du papier à musique. Une fois par mois environ, Marine Le Pen répond aux questions des internautes sur Facebook. La présidente du Front national a choisi le réseau social au plus grand nombre d'utilisateurs pour évoquer l'actualité récente et répondre à des questions des internautes que l'on imagine minutieusement triées par son service de communication. Au maximum, 11.000 personnes étaient connectées pour l'écouter.
Le décor est sobre : bleu marine. Une orchidée blanche a été installée aux côtés de la présidente du Front national. Marine Le Pen lit la question puis y répond le regard face caméra. Très à l'aise, celle qui est candidate à l'élection présidentielle pour la deuxième fois consécutive, réagit sans aucune note dans les mains à des thèmes variés qui vont du programme économique d'Alain Juppé à l'utilisation du 49.3 par Manuel Valls pour l'adoption de la loi Travail en passant par l'annulation du concert de Black M à Verdun le 29 mai.
Ce 17 mai, François Hollande a poursuivi son entreprise de communication. Le chef de l'État a répondu à une interview sur Europe 1. Marine Le Pen ne digère pas le "Ça va mieux", l'élément de langage qu'utilise le président de la République à longueur d'interview. "J'ai trouvé son autosatisfaction arrogante", a-t-elle lancé d'entrée. "Il pense que la France va bien. Tout va mal, tout va de plus en plus mal."
Sans surprise, Marine Le Pen n'a pas hésité à aborder la polémique née autour du chanteur Black M, qui devait se produire pour le centenaire de la Bataille de Verdun le 29 mai prochain. "Ce choix est indécent et cela n'a rien avoir avec la couleur de peau de Black M. Ça a avoir avec le contenu de ses chansons." Elle a estimé avoir eu "raison" de se mobiliser et a dénoncé "les comportements scandaleux de différents ministres qui ont défendu cette programmation."
Le 10 mai dernier, le gouvernement a convoqué l'article 49.3 pour adopter la loi Travail. Ce texte, dénoncé par la gauche du Parti socialiste et la droite l'est aussi par le Front national. "Le gouvernement et le président de la République savent que cette loi les Français n'en veulent pas. C'est contre le peuple français que l'on fait ce coup de force pour faire passer cette loi dictée par la Commission européenne."
Marine Le Pen s'en est prise au programme économique d'Alain Juppé. Pour la présidente du Front national, le candidat Les Républicains, favori des sondages, est "le même que celui qui est mis en oeuvre en Grèce et imposé par la Troïka (Banque centrale européenne, Commission européenne, Fonds monétaire international, ndlr)." Elle s'est indigné de la volonté de l'ancien premier ministre de Jacques Chirac d'augmenter l'âge légal de la retraite à 65 ans. "Quid du chômage des seniors ?", s'interroge-t-elle. "C'est la mort des classes moyennes (...) On assiste à une course à l'ultralibéralisme (...) qui mènera la France au chaos."
Ce 17 mai, Marine Le Pen a lancé le collectif des usagers de la santé qui réuniront des professionnels de la santé "pour contribuer à nourrir le projet présidentiel que je présenterai. Nous en ferons une part très importante de notre projet."
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