François Hollande : la phrase "Ça va mieux" est-elle devenue un slogan contre le président de la République ?

Seulement trois mots ont suffi à agacer les Français : "Ça va mieux". Depuis plusieurs semaines, François Hollande n'hésite pas à insister sur ce point. À un an de l'élection présidentielle, le président de la République a entamé la phase "bilan" de son quinquennat et vante ses actions. Tout le monde est mis à contribution sur le sujet, y compris ses ministres qui se sont lancés dans le mouvement "Hé oh la gauche !" afin de réveiller les consciences politiques.

Ce nouveau slogan a été lancé par le chef de l'État lors de son intervention dans l'émission de France 2 Dialogues Citoyens. "Eh bien oui, il y a plus de croissance, il y a moins de déficit, il y a moins d'impôts", assurait-il. Selon son ancien ministre de l'Économie, Pierre Moscovici, il cherche à imprimer une formule, un gimmick", a-t-il expliqué sur BFMTV. Et c'est effectivement ce que compte faire François Hollande qui a expliqué : "Je vais la répéter autant que nécessaire" afin que cette formule "imprègne bien".

Les Français ne sont pas de son avis

Quelques instants après son intervention à la télévision, le hashtag #Cavamieux est apparu sur les réseaux sociaux. La phrase a été détournée par les internautes qui se sont empressés de rappeler les débordements dus à la loi Travail avec la photo d'un CRS frappant au ventre une femme, mais aussi les chiffres du chômage.

Fabrice Luchini qui se définit comme quelqu'un de "centre droit",  confie dans un entretien au Journal du Dimanche qu'"il faut qu'Hollande arrête de dire que ça va mieux, parce que les gens ne le vivent pas comme ça". Selon un sondage Opinionway pour Metronews et LCI, 73% des personnes interrogées ne pensent pas que "ça va mieux". Ainsi, huit Français sur dix expriment leur mécontentement vis-à-vis de la politique menée par François Hollande, soit une hausse de deux points. Manuel Valls ne va pas mieux non plus et obtient 23% de satisfaits (stable, 3% "très satisfaits" et 20% "assez"), contre 77% (+1) de mécontents (37% "assez" et 40% "très"). Les mesures mises en place par le gouvernement auprès des jeunes, des agriculteurs et des professeurs d'école ne font pas l'unanimité car 62% des sondés estiment que ce sont sont des "manœuvres inutiles et coûteuses à un an de la présidentielle". 

Une formule utilisée par ses détracteurs

À l'occasion du quatrième anniversaire de François Hollande à la tête du pays, Alain Juppé a choisi de l'attaquer sur cette phrase. Le candidat à la primaire de la droite a publié une vidéo, dont le titre est "Alors ? On continue ou on change ?" démarre sur la version devenue culte de Happy Birthday to you, mister president de Marilyn Monroe. Mais cette chanson est vite interrompue par des extraits de Dialogues Citoyens. Ensuite, ils exposent plusieurs chiffres afin de contredire François Hollande sur son bilan : chômage, inégalités scolaires, faillites des entreprises… Les images laissent ensuite place à un autre message, celui de voter pour Alain Juppé, lors de la primaire de la droite.

À écouter aussi

Le grand jury

Le Grand Jury de François Hollande

15/09/2024 à 13:25 - 50m26s

De l'autre côté de l'échiquier politique, Jean-Luc Mélenchon confie dans les colonnes du Journal du Dimanche que "c'est le symptôme aveuglant de sa distance avec la réalité. Les gens reçoivent ça comme une gifle. Ici, ils vont mal. Lui n'a pas l'air de savoir que c'est ça la vie. C'est le film Merci patron ! J'ai connu la colère, la rage, mais là, les gens le méprisent. C'est une telle duperie ce qu'il a fait". 

Quand je dis que ça va mieux, il s'en trouve toujours qui me disent que ce n'est pas le cas pour eux

François Hollande

Mais François Hollande le concède : c'est "insupportable" d'entendre dire que "ça va mieux quand il y a encore tant de difficultés". En visite au marché de Rungis pour inaugurer le hall bio, François Hollande a précisé que "quand je dis que ça va mieux, il s'en trouve toujours qui me disent que ce n'est pas le cas pour eux et c'est vrai (…) Mais si nous n'avons pas une vision de notre propre destin, (...) si nous n'avons pas confiance dans notre propre capacité de réussite, qui pourra nous donner l'encouragement nécessaire ? (…) Nous sommes dans une compétition qui peut être féroce (...), donc il faut assurer ensemble, quelles que soient nos sensibilités, nos diversités, la promotion de la France".