Manuel Valls "sera au pain sec jusqu'à la fin de son mandat", pour Alain Duhamel

Manuel Valls fête ses deux ans à Matignon. Le Premier ministre a pris la succession de Jean-Marc Ayrault le 31 mars 2014. Quel bilan peut-on tirer de ses 24 mois passés au sommet du gouvernement ? L'éditorialiste Alain Duhamel note avec humour que ce deuxième anniversaire coïncide avec "une séquence politique épouvantable", pointant des manifestations d'une ampleur considérable qui éclatent partout en France ou François Hollande obligé d'abandonner son projet de révision constitutionnelle. "Il a mangé son pain blanc jusqu'à la dernière miette, estime l'éditorialiste au sujet du Premier ministre. Maintenant, il sera au pain sec jusqu'à la fin du mandat de François Hollande."  Alain Duhamel est plutôt pessimiste quant à la dernière année de Manuel Valls au gouvernement, qui ne sera pas "pavée de roses".

"L'architecte"

Doit-il pour autant regretter d'avoir accepté le poste ? "Pas du tout", s'exclame Alain Duhamel, qui souligne que le Manuel Valls d'avant mars 2014 était une personnalité politique isolée au sein de son propre parti politique : "Il avait peu d'amis car il était atypique". Or deux ans après il est "légitime". "Il a commis des erreurs, il le reconnaît lui même, mais il a intérêt à rester en place jusqu'à la fin du mandat de François Hollande", estime Alain Duhamel. 

S'il est encore un peu tôt pour parier sur le destin présidentiel de Manuel Valls, Alain Duhamel sait que le Premier ministre a l'ambition d'accéder au poste le plus élevé de l'État. Cependant, il lui recommande de s'armer de patience : "Après les prochaines élections, la vieille gauche va disparaître. Il faudra réinventer quelque chose (...) Je ne sais pas s'il aura une vocation de président, mais il aura une celle d'architecte."