Une contestation qui vaut une éviction. Ce samedi 18 février, le chef du parti Les Républicains, Eric Ciotti a annoncé démettre de ses fonctions de numéro 2 Aurélien Pradié, ouvertement opposé à un pan de la réforme des retraites pourtant soutenue par LR.
"Ses prises de positions répétées (n'étaient) plus conformes avec les valeurs de cohérence, d'unité et de rassemblement qui doivent guider la droite républicaine", a justifié le patron des LR dans un communiqué, dénonçant une "aventure personnelle".
La crise couvait depuis des semaines et éclate au lendemain de la fin de l'examen tumultueux de la réforme au Palais Bourbon. Alors qu'Eric Ciotti et Olivier Marleix, chef du groupe LR à l'Assemblée, soutiennent depuis des semaines le projet gouvernemental de réforme des retraites qui ferait passer l'âge légal de départ de 62 à 64 ans, Aurélien Pradié conditionne ouvertement son soutien à la réforme à des avancées strictes sur le dispositif des carrières longues.
Le député du Lot entend obtenir du gouvernement l'assurance stricte que toute personne qui entre sur le marché du travail avant 21 ans puisse partir à la retraite à taux plein après avoir cotisé 43 annuités, et ce sans que l'âge légal de départ ne constitue pas une barrière.
Si le gouvernement a semblé faire un pas en ce sens à plusieurs reprises, Aurélien Pradié comme d'autres députés LR ont considéré que les garanties apportées par l'exécutif n'écartaient pas totalement la possibilité pour certaines personnes effectuant des carrières longues de devoir cotiser 44 annuités.
"Le seul sort qui compte, c'est celui des Français pour lesquels nous sommes engagés. Des convictions, ça se défend. Sans relâche", a tweeté Aurélien Pradié, samedi, quelques minutes après la parution du communiqué LR.
Quant à une exclusion du parti, elle ne semble pas à l'ordre du jour. "Il n'est pas exclu de LR", assure auprès de l'AFP la secrétaire générale Annie Genevard, pour qui Aurélien Pradié "partage les valeurs" du parti... mais pas le sens du collectif".