La passation entre Michel Barnier et François Bayrou a eu lieu ce vendredi 13 décembre en fin de journée à Matignon. Cette fois c'est officiel, le président du MoDem est le sixième Premier ministre d'Emmanuel Macron.
La passation de pouvoir a duré à peu près 40 minutes entre les deux hommes qui se connaissent bien. Michel Barnier est reparti à pied sous les applaudissements de toute son équipe, accompagné également de son épouse. Quelques minutes avant, François Bayrou avait dressé les lignes rouges de ce que sera sa mission. Première mission : affronter la crise budgétaire. Une situation qui sera "compliquée" assume François Bayrou.
"Je n'ignore rien de l'Himalaya qui se dresse devant nous, de difficultés de toute nature. La première est budgétaire naturellement, puis politique, et de l'éclatement de la société", s'est-il exprimé. "Mais il faut essayer" car "peut-être pourra-t-on trouver un chemin inédit", poursuit le nouveau Premier ministre.
Pour François Bayrou, la "réconciliation" a été le maître-mot de cette journée, lors de ces différentes prises de parole. Il a également souhaité évoqué la fracture sociale, qu'il a longtemps attaquée lors de ses prises de position depuis le début de sa carrière politique. Aussi, le président du MoDem souhaite réconcilier les Français. "Nul plus que moi ne connaît la difficulté de la situation. Dans un moment aussi grave pour le pays, pour l'Europe et devant tous les risques de la planète, nous avons le devoir d'affronter la situation", a-t-il affirmé.
Le choix de Bayrou ne coulait pas de source. Lorsqu'il est sorti de l'Élysée dans la matinée après son rendez-vous avec Emmanuel Macron, il était loin d'être certain d'être nommé Premier ministre. En réalité, lors de ce face-à-face, le chef de l'État lui a expliqué qu'il ne comptait pas le nommer, car il avait choisi un autre profil, celui de Sébastien Lecornu. S'en est suivi une discussion très musclée entre les deux hommes, François Bayrou expliquant qu'il ne fallait pas nommer le ministre des Armées à cause des risques de fracture du bloc central.
François Bayrou aurait également menacé de claquer la porte du bloc central. Il aurait ensuite quitté par une porte dérobée l'Élysée avant d'être rappelé par Emmanuel Macron aux alentours de midi. À ce moment-là, le chef de l'État, convaincu, l'a appelé pour lui annoncer qu'il sera nommé Premier ministre.
Premier ministre - François Bayrou va-t-il pouvoir rassembler ? Il pourra compter sur le bloc central, les centristes du MoDem, qui pour la première fois, voient l'un des siens s'installer à Matignon. La droite ne censurera pas Bayrou, et à gauche, ils seront dans l'opposition. Les Insoumis de leur côté ont déjà promis de censurer le nouveau gouvernement.
Justice - Le chef du MoDem avait dû quitter son poste de Garde des Sceaux en 2017 quelques semaines après sa nomination à cause de l'affaire des assistants parlementaires européens du MoDem. L'affaire est toujours en cours, il devra être jugé une nouvelle fois car le parquet a fait appel de la relaxe prononcée à son égard.
Pau - Dans sa ville natale, les habitants sont partagés quant à la nomination de François Bayrou. Selon les informations de RTL, il souhaiterait cumuler les fonctions de maire et de Premier ministre.
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