Législatives 2024 : retraites, TVA, électricité... que contient le programme du RN ?

Jordan Bardella a commencé à dévoiler son calendrier de réformes. D'aucuns diront que le RN revoit ses ambitions à la baisse, notamment en matière d'économie et de pouvoir d'achat.

Si on écoute Marine Le Pen le soir du 9 juin, après l'annonce de la dissolution, elle semble prête à agir tout de suite. "Nous sommes prêts à exercer le pouvoir si les Français nous font confiance lors de ces futures élections législatives. Prêts à mettre fin à cette immigration de masse. Prêts à faire du pouvoir d'achat des Français une priorité. En clair, nous sommes prêts à redresser le pays. Prêts à faire revivre la France", déclarait-elle.

Sauf que Jordan Bardella est désormais moins affirmatif. Dans un entretien au Parisien, il distingue des "mesures d'urgence" et des réformes prévues à l'automne. Ainsi, il va faire baisser les factures d'électricité. Il y a un dispositif qui est imaginé tout de suite, en juillet-août, même pendant les JO s'il le faut. En revanche, la TVA sur les produits de première nécessité "se fera dans un second temps". C'est pourtant l'un des grands marqueurs du programme du RN. 

Qu'en est-il de l'abrogation de la réforme des retraites ?

Et sur la réforme des retraites ? Pas de marche arrière, mais là aussi, c'est prévu dans un second temps, "à partir de l'automne". Le président du Rassemblement national veut permettre aux carrières longues, ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans, de partir à l'âge de 60 ans. 

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Pas de machine arrière aussi, malgré un désaccord avec son nouvel allié, Éric Ciotti, favorable à la réforme des retraites du gouvernement quand elle a été votée. Il n'est pas dit que la réforme des retraites sera abrogée. "Pas d'abandon, garantit-on au RN, pas de retour sur une promesse de campagne".

"Rassurer"

Jordan Bardella prévient d'ailleurs ses électeurs : le RN ne pourra pas tout changer dans l'immédiat. Il faudra faire des choix, selon lui. Et des choix donc, y compris dans ses promesses. Il y a les réformes promises, mais difficiles à mettre en place, tout simplement parce qu'elles impliquent une modification de la Constitution. 

Et cela reste une prérogative du chef de l'État, pas d'un Premier ministre, encore moins en période de cohabitation. Le référendum sur l'immigration n'aura pas lieu avant 2027. En temporisant de cette manière, est-ce qu'il a des arrières pensées électoralistes, Jordan Bardella ? Il veut rassurer les marchés. Mais pas seulement, il y a un mot qui fait figure d'obsession ces derniers jours au RN : "rassurer". Rassurer électoralement. Rassurer aussi pour porter à Matignon un jeune de 28 ans. Rassurer et apparaître comme les plus raisonnables.