"Le programme du Nouveau Front Populaire est celui qui répond le mieux aux attentes. Il prévoit d'abroger la réforme des retraites et la réforme de l'assurance chômage. Il prévoit d'augmenter les salaires et d'augmenter les pensions. L'extrême droite, c'est le parti du mensonge et de l'imposture sociale", a déclaré Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT. Le syndicat assure qu'il mettra tout en œuvre pour faire barrage à l'extrême droite.
Selon Sophie Binet, cette prise de position n'est pas inédite, mais elle reste quand même loin d'être anecdotique. En 2022, les leaders de la CGT et de la CFDT de l'époque, Philippe Martinez et Laurent Berger, avaient écrit une tribune pour dire de ne pas voter pour le Rassemblement National. La CGT avait aussi appelé à sanctionner Nicolas Sarkozy en 2012.
Il y a eu des prises de position, mais qui sont assez rares pour être signalées, et la plupart du temps pour les élections présidentielles. Dans ce cas-là, ce qui est très différent, c'est que la CGT prend le parti d'appeler à voter pour un des camps et pour des législatives, c'est-à-dire de donner une majorité de gouvernement.
Cette prise de position rappelle celle des élections législatives de 1936 avec le premier Front populaire où il fallait faire barrage à la montée des fascismes, notamment des partis d'extrême droite, et où il avait fallu donner une majorité à la gauche.
D'autres syndicats ont appelé à se mobiliser contre l'extrême droite, mais sans aller aussi loin que la CGT puisqu'il n'y a pas de consigne de vote. Il s'agit d'un simple appel à faire barrage au RN ou à l'extrême droite comme le montre les manifestations du week-end dernier. La différence n'est pas dans la consigne de vote, tout simplement parce que c'est historique.
La charte d'Amiens, qui a été signée en 1906 par les syndicats, soit onze ans après la création de la CGT, est le catéchisme du syndicalisme. La signature de cette charte est intervenue dans le contexte de la mise en place de la loi de 1905 de la séparation de l'Église et de l'État. Il s'est passé la même chose pour les syndicats, c'est-à-dire qu'il y a eu une séparation de l'action syndicale de l'action politique.
Depuis 1906, la plupart des syndicats, dont la CGT, ont signé un accord qui établit une indépendance entre les organisations syndicales et les partis politiques. Ainsi, dans les statuts de Force ouvrière, de CFE-CGC ou encore de la CFTC, il est interdit de prendre position.
Du côté du patronat, la prise de position est plus frileuse du fait de leurs divisions internes. En général, le MEDEF ou la CPME sont plutôt pour les partis de gouvernement. Mais aujourd'hui, dans les MEDEF territoriaux en région, les petits patrons disent ouvertement qu'ils votent pour le Rassemblement National. Il devient donc difficile de parler d'une seule et même voix.
Depuis la crise de 2008, deux profils de patrons se dégagent et ils n'ont pas les mêmes craintes. Les dirigeants salariés d'une multinationale du CAC 40 font 78% de leur chiffre d'affaires à l'étranger. Ils ne veulent donc pas d'une extrême droite qui serait sanctionnée par les marchés financiers. Les petits patrons, quant à eux, ne font pas plus de 20% de chiffre d'affaires à l'export. Ils seraient donc beaucoup plus impactés par une hausse du SMIC par exemple.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte