Après l'affaire Cahuzac, le gouvernement pensait avoir trouvé la parade via un arsenal pour la transparence. Paradoxalement, de Thomas Thévenoud à ces parlementaires UMP détenteurs de comptes en Suisse, l'application de ces lois révèle de nouveaux scandales, appelant à renforcer encore le dispositif.
Après les aveux de Jérôme Cahuzac sur son compte bancaire non déclaré à l'étranger en avril 2013, François Hollande annonçait un train de mesures pour moraliser la vie publique, et à la rentrée suivante, les ministres et les parlementaires étaient tenus d'établir en début et fin de mandat des déclarations d'intérêts et de patrimoine.
Dès fin mars, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) épinglait Yamina Benguigui, ancienne ministre déléguée à la Francophonie, quant à une omission dans son patrimoine. Puis fin juin, la publication des déclarations des membres du gouvernement s'est accompagnée d'un rappel à l'ordre du secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, pour avoir sous-évalué des biens immobiliers.
Au coeur de l'été, la mise à disposition des déclarations d'intérêts et d'activités de 900 parlementaires montre qu'environ 10% exercent une activité rémunérée dans le privé, qui rapporte plus de 100.000 euros annuels à une vingtaine d'entre eux.
Début septembre éclate l'affaire Thévenoud, aux effets déflagrateurs dans l'opinion publique. Thomas Thévenoud démissionne du gouvernement, mais conserve son siège de député, bien qu'exclu du PS. Puis c'est au tour du président UMP de la commission des Finances de l'Assemblée, Gilles Carrez, de se retrouver sur la sellette pour une "divergence d'interprétation" entre le fisc et lui, révélée par Mediapart.
Dernièrement, la Haute autorité a saisi la justice des cas de trois parlementaires UMP qui ont omis de déclarer des avoirs détenus à l'étranger, et des enquêtes préliminaires ont été lancées.
Le déontologue de l'Assemblée nationale, Ferdinand Mélin-Soucramanien, estime que face au "poison des affaires", la Haute autorité et les lois qu'elle met en oeuvre agissent comme un "antidote" qui dans un premier temps "provoque des effets indésirables" avant la guérison.
Un "antidote" qui devrait être encore fortifié, François Hollande ayant confié au président de la Haute autorité une mission visant à améliorer les règles "de probité et de transparence" des responsables publics, dont les conclusions doivent être rendues dans les prochaines semaines.
"La Haute autorité a fait ses preuves" mais elle "a besoin d'aller plus vite, plus fort", juge le secrétaire d'Etat et ex-parlementaire Thierry Mandon. Parmi les pistes : certificat de régularité fiscale, accès à Tracfin, cellule antiblanchiment de Bercy, échanges facilités avec le fisc, davantage de moyens humains.
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