Quelque 250 personnes ont été interpellées dimanche 26 janvier au soir au cours de la dispersion de la manifestation anti-Hollande qui a rassemblé à Paris entre 17.000 personnes selon la police et 160.000 selon les organisateurs. Le
collectif "Jour de colère", rassemblement hétéroclite formé
d'intégristes catholiques, d'opposants au mariage homosexuel, de
partisans de Dieudonné, d'identitaires, de patrons en colère, de
familles, a défilé contre "l'action gouvernementale" et pour demander la
destitution du président de la République, jugé "incapable" et
"impopulaire".
Desincidents entre quelques centaines de manifestants et les forces de l'ordre ont éclaté dimanche soir à la fin de la manifestation avant le retour au calme peu après 20h00. La grande majorité des 250 personnes qui ont été interpellées "venaient au contact des forces de l'ordre au moment de la dispersion", a indiqué une source policière. Elles ont été acheminés dans les commissariats de la capitale en milieu de soirée. Sur les 250, douze personnes ont été interpellées en début de manifestation dont cinq pour "port d'armes prohibées".
Au
cours de la manifestation, 19 policiers ont été blessés, dont un
"potentiellement gravement" après avoir reçu un pavé dans la mâchoire, a
indiqué cette source policière. Dans une déclaration à l'AFP, le
ministre de l'Intérieur Manuel Valls a dit "condamner avec la plus
grande fermeté les violences contre les forces de l'ordre commises par
des individus, des groupes hétéroclites, de l'extrême et de l'ultra
droite, dont le but n'est que de créer du désordre en n'hésitant pas à
s'en prendre avec violence aux représentants des forces de l'ordre". A
l'issue de la manifestation, des centaines de personnes, cagoulées et
portant des masques de ski pour certaines, ont lancé des projectiles,
bouteilles, pétards, barres de fer, poubelles et fumigènes contre les
forces de l'ordre qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes, a
constaté l'AFP.
A l'arrivée du cortège place Vauban, une partie de
la foule criait : "La France aux Français, bleu blanc rouge !",
prévenant : "Ça va péter, ça va péter". Les organisateurs de la
manifestation ont attribué les violences de dimanche à "des provocateurs
de la police, sans uniforme, agressant les forces de l'ordre
elles-mêmes pour leur fournir un prétexte à la répression", dans un
communiqué diffusé dans la soirée.
"Les unités de maintien de
l'ordre ont fait preuve d'une attitude extrêmement agressive et ultra
provocatrice", estiment les organisateurs pour qui "Manuel Valls répand
des mensonges".
Pendant le défilé, beaucoup de manifestants arboraient des drapeaux tricolores, ou bretons, des bonnets rouges, des drapeaux à la fleur de lys, des banderoles de la Manif pour tous. En queue de cortège, quelques centaines de sympathisants de Dieudonné criaient "Liberté d'expression", dans une allusion àl'interdiction faite à l'humoriste controversé de jouer son spectacle Le Mur en raison de sa tonalité antisémite. Des slogans anti-Israël, ou "CRS, milice des juifs", ont été entendus. Des journalistes accusés d'être des "collabos" ont été pris à partie, avec des jets de projectiles, ont constaté des reporters de l'AFP.
L'Union des
étudiants juifs de France (UEJF) a condamné dans un communiqué "les
slogans antisémites ainsi que des saluts nazis effectués" en marge du
défilé. "Ce 'Jour de colère' s'est transformé en jour de haine", a
estimé son président, Sacha Reingewirtz.
Interrogé un peu plus tôt
sur Radio J, l'ancien ministre UMP Luc Chatel a assuré qu'il
"comprenait" la démarche du collectif "Jour de Colère" même s'il ne
"soutenait pas" sa manifestation. "Le président de la République élu ne
cesse de fracturer la société française", a-t-il ajouté.
A la fin de la manifestation, des porte-parole sont montés sur un podium, la plupart sous couvert d'anonymat. Un homme a conspué "la France des oligarques" et loué "la France du pays réel rassemblée aux Invalides". Un autre, arborant un bonnet rouge, a donné rendez-vous "à bientôt pour tout brûler".
Les personnes qui ont défilé au micro ont fait huer tour à tour François Hollande, Manuel Valls, Christiane Taubira, "le lobby LGBT", "Leonarda", les journalistes. Des chants visaient aussi les francs-maçons. Sur le podium, Béatrice Bourges, qui dirige le mouvement du Printemps français, a demandé que le Parlement entame une procédure de destitution de François Hollande "au nom de son impopularité et de son incapacité à gouverner". Elle a annoncé se mettre en grève de la faim en attendant cette éventuelle procédure.
Le
Front national, le collectif breton à l'origine du mouvement des Bonnets
rouges, La Manif pour tous, fer de lance contre le mariage homosexuel,
avaient appelé à ne pas participer à cette manifestation.
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