Jean Castex : comment cet amoureux des trains a remis la RATP sur de bons rails avec simplicité

Jean Castex est arrivé en novembre 2022 à la tête de la RATP, six mois après son départ de Matignon. Toujours le même style classique, ses lunettes rectangulaires et bien sûr l'accent du sud-ouest. Une simplicité qui va être un atout pour ce nouveau poste. 

Si l'ancien maire de Prades dans les Pyrénées-Orientales a été choisi, c'est d'abord pour ses connaissances des rouages de l'État, mais aussi des collectivités. Lui qui est abonné à La vie du rail depuis l'adolescence (il a quasiment tous les numéros de cette revue), Jean Castex adore les trains. Il a même écrit un livre sur la ligne de chemin de fer de Perpignan à Villefranche en 2017. 

L'ancien Premier ministre a beau aimer ce type de transports, le chantier post-Covid était immense, le climat social explosif et le service fortement dégradé. Avec des temps d'attentes record sur les lignes de métro et de bus. Il manquait des conducteurs et c'est la première tâche à laquelle Jean Castex s'est attelé.

Il prend la défense des syndicats

Une opération recrutement a commencé. En tout, 5.000 agents ont signé un CDI en 2023. Grosse pression pour Jean Castex, car les Jeux olympiques de Paris n'étaient plus très loin. Pas question d'offrir un service dégradé, ni de risquer une grève. 

Lorsque les syndicats ont été accusés de faire un chantage à la prime pour les JO, il les a défendus. Le dialogue social semble plus apaisé, plus serein. "Sa porte est toujours ouverte", selon le syndicat Force ouvrière. L'ancien chef du gouvernement va sur le terrain à la rencontre des agents. 

À tel point que lorsque Jean Castex a été placé en garde à vue pour des soupçons de détournements de fonds publics, lorsqu'il était président de la communauté de communes de Conflent Canigó, l'Unsa-RATP lui a apporté son soutien. 

Jean Castex prend le métro, le bus...

Et les usagers dans tout ça ? Tout n'est pas parfait, loin de là, mais il y a une amélioration dans les transports franciliens. Rien à voir avec le début d'année 2022. Jean Castex le constate puisqu'il se déplace lui aussi en métro. À la plus grande surprise des autres voyageurs qui se retrouvent régulièrement assis en face de leur ancien Premier ministre. 

De Matignon à la RATP, il a gardé une simplicité qui déconcerte. Il prend le bus, le métro, promène son chien en bas de chez lui. Et surtout, il le fait sans protection policière. Contrairement à d'autres anciens ministres, il l'a refusé. Idem pour la voiture avec chauffeur. Seul privilège qu'il a accepté : un agent pour son secrétariat personnel.

Derrière cette simplicité, Jean Castex garde quand même des liens très étroits avec le monde politique. Même s'il assure ne plus vouloir en faire partie. Il a été reconduit il y a un an pour un deuxième mandat à la tête de la RATP, mais il pourrait bien s'en aller avant. Son nom circule depuis un petit moment déjà pour prendre cette fois la tête de la SNCF. De quoi combler le petit garçon amoureux des trains.

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