"Cela interroge sur notre démocratie." Questionnée sur la percée de l'extrême droite dans cette campagne présidentielle - Marine Le Pen et Éric Zemmour rassemblent un tiers des intentions de vote -, Christiane Taubira avoue qu'"il y a de quoi être inquiète". Outre les idées d'Éric Zemmour, elle fustige "son installation dans des médias", et notamment au sein du groupe Bolloré.
"Ce n'est pas un processus naturel, ce n'est pas l'opinion publique qui pense au grand remplacement, qui est paniquée par une invasion imaginaire et fantasmatique, ce n'est pas ça. C'est un candidat (Éric Zemmour) qui porte des idées d'exclusion", attaque la candidate de la primaire populaire, interrogée sur RTL, jeudi 10 février.
L'espace médiatique qui lui est offert "permet une vampirisation du débat public autour d'un discours de haine", regrette-t-elle. "C'est sur ce terrain-là qu'il faut rendre coup pour coup et rassurer les citoyens français."
Christiane Taubira alerte également sur la mainmise du groupe Bolloré qui "discute pour acheter Hachette", premier éditeur français et propriété du groupe Lagardère. Premier actionnaire de Canal+, de deux grands groupes d'édition (Editis et Hachette), de nombreux journaux (magazines de Prisma Media, JDD, Paris Match), d'un des poids lourds de la publicité/communication (Havas) et de la radio Europe 1, Vincent Bolloré est la figure qui illustre le mieux l'influence d'un empire médiatique sur l'opinion publique, selon la candidate issue de la primaire populaire.
Sans oublier "des accointances dans des pays africains, des proximités avec des chefs d'État", dénonce Christiane Taubira. "Ça m'inquiète et ça me préoccupe."
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