INVITÉE RTL - Sécurité : "En 2023, on a vu remonter en puissance la menace terroriste", explique Céline Berthon, directrice de la DGSI
Pour sa première interview depuis son arrivée à la tête de la DGSI, Céline Berthon revient au micro sur les menaces qui pèsent sur la France.
L'été a été long pour la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI). Les Jeux olympiques et paralympiques organisés en France ont été un véritable défi pour Céline Berthon, nommé à la tête du principal service de renseignement français en décembre. Première femme nommée à ce poste, elle prend sur RTL la parole pour la première fois depuis son arrivée et fait le point sur la menace terroriste en France.
"En 2023, on a vu remonter en puissance le niveau de la menace terroriste et ça s'est d'ailleurs malheureusement traduit sur notre territoire national avec deux attentats mortels qui ont été commis en octobre et en décembre. Début de l'année 2024, on a vu aussi une résurgence assez forte de la menace, portée depuis l'étranger", détaille Céline Berthon. "Notamment sous la houlette des deux grandes associations terroristes que sont l'État islamique et Al-Qaïda", ajoute-t-elle.
"Nous vivons aussi avec une menace endogène, c'est-à-dire portée par des individus qui sont présents sur notre territoire national, qui est importante. C'est aussi ces profils-là que nous avons réussi à interpeller dans le cadre de la préparation des Jeux Olympiques", précise la directrice générale de la DGSI. "Nous considérons que la menace la plus forte aujourd'hui sur notre territoire national, c'est celle qui est déjà présente sur notre territoire".
Les jeunes plus facilement embrigadés
Les derniers actes ont marqué notamment en raison de l'âge des auteurs, qui sont de plus en plus jeunes. "On a de plus en plus d'individus qui ont moins de 21 ans et qui, pour un certain nombre, sont mineurs. Ils portent des projets violents et le sujet central de l'évolution de ce phénomène est la dimension numérique de la radicalisation", explique Céline Berthon.
"Il y a une montée en puissance très forte de ces profils de jeunes que nous détectons en ligne et que la radicalisation s'opère principalement en ligne et sur des plateformes numériques", poursuit-elle. "Nous les prenons au sérieux dans leur capacité à l'acte. Ce qui est frappant, c'est la fulgurance de la radicalisation et la capacité consommer du contenu hyper violent sous l'influence d'un certain nombre de plateformes numériques qui jouent aussi sur les algorithmes en leur mettant à disposition des images extrêmement violentes. Pas nécessairement initialement alimentées par une idéologie terroriste ou une idéologie religieuse radicale mais avec une consommation qui les amène à aller vers ce type de sujets. C'est là que l'État islamique et sa propagande ont un rôle déterminant, dans le fait de jouer sur les vulnérabilités de cette jeunesse".
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