INVITÉE RTL - Abbé Pierre accusé d'agressions sexuelles : "L'Église a fauté", estime l'ancienne présidente du Secours catholique

L'onde de choc provoquée par les révélations qui s'enchaînent concernant les accusations d'agressions sexuelles visant l'abbé Pierre. Selon les archives exceptionnellement ouvertes aux journalistes et aux chercheurs, l’Église catholique française savait. Le pape François a également signalé le 14 septembre que le Vatican a été mis au courant après la mort du prêtre.

Comment le silence a-t-il tenu aussi longtemps autour de l'abbé Pierre ? Véronique Fayet, ancienne présidente du Secours catholique en France, est l'invitée de RTL Matin ce dimanche 15 septembre.

"C'est une affaire très douloureuse pour l'Église catholique, parce que c'est une icône pour tous les Français, en particulier pour les catholiques, qui a failli, qui nous a trahis", analyse-t-elle. "À l'époque, dans les années 50-60, il y a eu une forme de vigilance, mais qui n'a pas été suffisante ni suffisamment sévère". Pour elle, "l'Église a fauté".

On ne peut pas juger les années 50 avec le regard d'aujourd'hui, mais c'est extrêmement douloureux de se dire qu'iil y a eu en plus une forme de complicité d'une partie de l'institution.

Véronique Fayet, ancienne présidente du Secours catholique en France, sur RTL

"On a vu depuis quelques années, depuis tout le travail qu'a fait la commission indépendante sous la houlette de Jean-Marc Sauvé sur les abus dans l’Église, qu'il y avait souvent, dans le cas de prêtres prédateurs et abuseurs et auteurs de crimes sexuel, il y avait malheureusement souvent une forme de complicité de l'institution", affirme-t-elle.

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"On ne peut pas juger les années 50 avec le regard d'aujourd'hui, mais c'est extrêmement douloureux de se dire non seulement il y a eu des crimes terribles, avec des victimes qui ont souffert et qui souffrent encore aujourd'hui, mais il y a eu en plus une forme de complicité d'une partie de l'institution", ajoute Véronique Fayet. 

"C'est déjà ce qu'avait dit le rapport de la CIASE il y a deux ans", dit-elle en référence au rapport publié par la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE), également appelée Commission Sauvé du nom de son président. Le rapport de 2500 pages, rendu public à l'automne 2021, s'est penchée sur les abus dans l'Église catholique française depuis les années 50.