INVITÉ RTL - Appel à manifester le 7 septembre : Fabien Roussel promet "différentes dates et lieux de rendez-vous"

Après un premier tour de consultations, il n'y a toujours pas de nom pour Matignon. Mais un bras de fer s'installe entre le Nouveau Front populaire (NFP) et le reste de l'échiquier politique. Et si Emmanuel Macron continue de recevoir et de discuter avec une partie des forces politiques, il a complètement écarté, hier, la possibilité d'un gouvernement mené par Lucie Castets, comme l'espérait le NFP. 

Une annonce qui a scandalisé toute la gauche. Fabien Roussel, premier secrétaire du Parti communiste français (PCF), s'est dit "dupé" par Emmanuel Macron, qui leur a signifié que la coalition de gauche était arrivée en tête, qu'elle était la seule à s'être présentée avec un programme uni et avec un nom pour le poste de Premier ministre. "Il nous a demandé ce que nous voulions faire sur tel et tel sujet. On a répondu à toutes ses questions comme si on avait à répondre à un grand oral. Au final, il nous a dit au revoir pour continuer avec les mêmes", lâche Fabien Roussel. 

Macron veut "continuer de faire du mal aux Français"

"La même présidente de l'Assemblée nationale, la même majorité, la même coalition de la droite et des libéraux pour continuer de faire du mal aux Français, aux services publics", poursuit-il. "Ce n'est plus être dupé, c'est être méprisé, une trahison, un coup de force. C'est inadmissible."

"Est-ce qu'il y a un autre pays d'Europe où l'État, une République, un chef de gouvernement décide de détourner à ce point le résultat des urnes, de les mépriser à ce point. Y'a un autre pays de l'Union européenne où ça s'est produit ?", demande Fabien Roussel avant de comparer Emmanuel Macron à Donald Trump. "Il refuse le résultat des urnes et écarte d'un revers de main la coalition de gauche arrivée en tête et appelle à former une majorité avec les députés de son camp qui ont été battus, rejetés, bannis par les Français lors des dernières élections." 

Avec ce déni de démocratie, Emmanuel Macron plonge la France "dans l'inconnu", tranche Fabien Roussel. "Ce 26 août restera comme une journée noire dans l'histoire de la Ve République. Je suis inquiet mais mobilisé, combatif et positif pour la France et pour la République".

Macron avec le soutien de l'extrême-droite ?

Si Emmanuel Macron refuse de donner les clés de Matignon au NFP, c'est car un gouvernement de gauche ne tiendrait pas, explique Fabien Roussel, relevant les justifications du chef d'État. "Mais tout autre gouvernement qui aurait encore moins de députés que le NFP et qui présenterait un gouvernement demain serait censuré et battu de la même manière", fulmine le premier secrétaire du PCF. "Sauf, et c'est ce que je vois se dessiner, s'il a le soutien complice et bienveillant de l'extrême-droite." 

"Ce que je vois poindre, c'est qu'Emmanuel Macron, au nom de la défense des intérêts des plus riches, des privilégiés, de ceux qu'il a défendus depuis sept ans, est prêt à mettre en place une coalition avec la droite, le centre et les siens avec la bienveillance de l'extrême-droite", poursuit-il. 

Il s'adresse alors aux électeurs du Rassemblement national qui pensaient gagner du pouvoir d'achat et de la justice sociale. "Ils sont en train de se faire avoir en toute beauté. C'est pour ça que je les appelle à se retourner vers la gauche, vers ceux qui ne les trahiront jamais". 

"On ne lâchera rien"

Car la gauche ne compte pas baisser les bras. "On ne lâchera rien" prévient Fabien Roussel. "Nous, on va continuer de se battre par des mobilisations, par tous les moyens possibles et imaginables, que ce soit au Parlement ou dans la rue pour obtenir des hausses de salaires, l'abrogation de la réforme des retraites et des investissements dans nos services publics." 

Fabien Roussel donne déjà rendez-vous le week-end du 13 et 14 septembre pour la fête de l'Humanité. "C'est une fête particulière, un rendez-vous politique très important", explique-t-il, annonçant qu'il y tiendra un meeting. 

Mais une autre date a également été avancée, par La France insoumise. Le parti de Manuel Bompard a appelé les Français à se mobiliser le 7 septembre pour faire pression sur le chef de l'État. Une date qui était déjà "dans les tuyaux", indique Fabien Roussel. "Nous allons avoir une réunion de travail ce mardi avec Lucie Castets et l'ensemble des forces du NFP. Nous allons aussi rencontrer nos groupes parlementaires et regarder ensemble ce que nous allons prendre comme initiative commune", poursuit-il.

"Je dirais que les Français auront le choix entre ces différentes dates et tous ces lieux de rendez-vous que nous allons construire, programmés dans les jours et les semaines qui viennent", a-t-il conclu. Le rendez-vous est donné.

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