Difficile de mesurer l'ampleur de la catastrophe qui a frappé l'est de la Libye dimanche 10 septembre. Des inondations ont balayé des quartiers entiers, notamment à Derna où le nombre de morts pourrait se compter par milliers. Malgré un bilan très incertain, la Croix-Rouge parle de 10.000 disparus. Il est impossible pour l'heure de dresser un bilan, car il s'agit de régions qui ne sont pas sous le contrôle du pouvoir central. Peu de secours et peu d'organisations humanitaires peuvent donc intervenir sur place.
Les témoins parlent de personnes emportées dans les immeubles et des corps qui flottent partout en ville. Tout cela dans un pays qui n'est pas prêt à résister aux phénomènes naturels extrêmes. Aucun ordre d'évacuation n'avait été émis, même si les autorités savaient que la tempête arrivait. Des quantités de pluie diluviennes qui se sont abattues sur le pays à cause de la tempête subtropicale Daniel qui a traversé l'est du pays et la ville de Derna où résidaient 100.000 habitants. Cette même tempête qui a ravagé la Grèce la semaine dernière.
En Libye, l'extrême violence de cette tempête a provoqué l'effondrement de deux barrages ce qui a rendu la situation "catastrophique et incontrôlable", d'après l'ONU. En quelques minutes, il est tombé l'équivalent d'un an et demi de pluie et des coulées de boue ont emporté la ville.
"La situation à Derna est vraiment terrible. Les inondations ont provoqué des torrents très violents qui ont emporté des immeubles entiers de quatre à cinq étages avec des familles à l'intérieur", raconte un américano-lybien qui a perdu une partie de sa famille.
"Deux jours après, on trouve toujours des corps des gens qui se sont soit noyés dans leur maison ou alors l'eau les a emportés très très loin. J'ai perdu des proches qui sont restés huit heures sur leurs voitures. On n'a jamais vécu ça", ajoute-t-il. De plus, la Libye est un pays très instable, ce qui ne facilite pas l'organisation des secours.
La Libye a connu trois guerres en 12 ans. Après une décennie entière de combats, deux pouvoirs concurrents se partagent le pays. La catastrophe a eu lieu à Derna, dans une région de l'est sous contrôle du général Haftar, même si ce pouvoir n'est pas reconnu par la communauté internationale. Acheminer de l'aide dans cette zone demande donc des contorsions politiques, diplomatiques et logistiques.
Le pouvoir central de Tripoli a tout de même dépêché un aide d'urgence, avec un hélicoptère, des médecins, des secouristes. Des moyens insuffisants face à l'ampleur des destructions, d'autant plus que les routes pour arriver à Derna sont encore impraticables. Pour l'instant, les habitants se débrouillent comme ils peuvent. Ils regroupent les corps, les enterrent quand cela est possible et ils tentent de rechercher des survivants.
Plusieurs pays ont proposé leur aide, comme la Turquie, l'Égypte, l'Italie, les Émirats arabes unis et la France, qui a promis le déploiement rapide d'un hôpital de campagne. Il devrait arriver le 16 septembre, avec 50 civils et militaires, qui pourront traiter 500 personnes par jour. Heureusement les deux aéroports du pays fonctionnent, ce qui va permettre une arrivée rapide des aides internationales.
L'urgence est de secourir les personnes encore bloquées par les flots, de traiter les eaux, rétablir les communications. Après, le danger viendra des maladies qui peuvent proliférer après la décrue.
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