Une déclaration inattendue. Gérald Darmanin a réagi au procès des assistants parlementaires du Rassemblement national. L'accusation a requis cinq ans de prison, dont deux ans ferme aménageables, et une peine d'inéligibilité de cinq ans à l'encontre de Marine Le Pen.
L'ancien ministre de l'Intérieur et opposant politique à Marine Le Pen, Gérald Darmanin a écrit sur X : "Il serait profondément choquant que Marine Le Pen soit jugée inéligible et, ainsi, ne puisse pas se présenter devant le suffrage des Français". "Combattre Madame Le Pen se fait dans les urnes, pas ailleurs. Si le tribunal juge qu’elle doit être condamnée, elle ne peut l’être électoralement, sans l’expression du Peuple", a-t-il ajouté.
Cette prise de position passe mal dans le camp gouvernemental. Le ministre de la Justice, Didier Migaud, a refusé de commenter l'affaire dans laquelle est impliquée Marine Le Pen. Il a cependant rappelé, à destination de Gérald Darmanin, que "les magistrats sont indépendants" et "jugent à partir de la loi votée par le législateur".
Nathalie Delattre, la ministre chargée des Relations avec le Parlement, s'est dite "profondément choquée" par les propos de l'ancien ministre de l'Intérieur.
La critique la plus forte est venue d'un ancien proche au sein de son ancienne famille politique, Les Républicains, Xavier Bertrand. Gérald Darmanin "n'aurait pas dû dire ça", a estimé le président LR des Hauts-de-France, sur RTL. "Ou alors, il va au bout de sa pensée et il dépose une proposition de loi pour supprimer l'inéligibilité", a-t-il avancé.
Quelques élus Horizons, comme le maire de Nice Christian Estrosi, ont, pour leur part, appelé le Parlement "à se saisir de l'automaticité des peines d'inéligibilité", "un principe dangereux" selon eux, qui s'applique en cas de condamnation pour détournement de fonds publics.
Une peine d'inéligibilité ne doit pas être appliquée avant expiration de tous les recours prévus par la loi
Jean-Luc Mélenchon, sur X
À gauche, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, y voit une manœuvre électorale. Il a dénoncé une "entorse au principe de séparation des pouvoirs". Il y voit un "gros clin d'œil gênant de celui qui feint de plaindre celle dont il rêve de récupérer l'électorat".
Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, s'est, en revanche, prononcé contre l'exécution provisoire, estimant sur X qu'"une peine d'inéligibilité ne doit pas être appliquée avant expiration de tous les recours prévus par la loi". "Tous les pires adversaires de Marine Le Pen, de Gérald Darmanin à Jean-Luc Mélenchon, disent la même chose" sur le fait de "prononcer une impossibilité de concourir à un scrutin de manière provisoire", en a tiré comme conclusion Jordan Bardella.
La patronne des Écologistes, Marine Tondelier, élue d'opposition dans le fief électoral de Marine Le Pen, Hénin-Beaumont, a estimé : "Elle ne peut pas considérer qu'elle aurait un totem d'immunité de Koh-Lanta parce qu'elle est candidate à la présidentielle", a-t-elle déclaré.
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