Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur et Olivier Dussopt, ministre du Travail, ont présenté mercredi 2 novembre le cœur d'un texte de loi sur l'immigration. Ils ont présenté ce projet comme étant un "équilibre" entre durcissement sur les expulsions et pas en avant vers les travailleurs immigrés. Ces annonces n'ont pas été de l'avis de l'opposition : RN, LR et LFI.
Un des point centraux dans les débats a été avancé dans Le Monde par Olivier Dussopt : la création d'un titre de séjour pour les "métiers en tension". Cette mesure permettrait de recruter dans les secteurs en pénurie de main d'œuvre, comme la restauration. Le texte de loi doit être étudié en premier lieu "au Sénat à partir de janvier", a indiqué le ministre de l'Intérieur.
Mais ces propositions n'ont pas été au goût des députés de l'opposition. Du côté des LR, Eric Ciotti, candidat pour la présidence du parti, redoute "un vaste alibi pour aller vers une régularisation importante, voire massive". Il a déclaré qu'il ne votera "pas pour cette mesure sur les métiers en tensions", en ajoutant : "Pour le reste, nous verrons". Aurélien Pradié, également candidat pour la présidence des LR, a lui annoncé qu'il voterait contre le projet de loi, estimant que "ce dont nous avons besoin dans notre pays, c'est de reprendre le contrôle sur une politique migratoire qui est hors de contrôle".
Marine Le Pen s'est exprimé sur Twitter et a critiqué ce texte de loi en le présentant comme un "nouveau nom à une campagne de régularisation de clandestins". Le député LFI David Guiraud a lui expliqué que l'annonce sur les métiers en tension était un coup "totalement politicard" car "ça existe déjà ce dispositif". Il a ajouté : "Il faut régulariser tous les travailleurs sans papiers".
Le gouvernement a besoin des voix des oppositions, ou du moins leur abstention, pour faire voter la loi. Et alors que la journée parlementaire du 2 novembre a été marquée par une quatrième utilisation de l'article 49.3 en moins d'un mois, Gérald Darmanin a déclaré qu'il ne redoutait "pas le débat parlementaire". Edouard Philippe, ancien Premier ministre sous Macron, salue ce texte et y voit "une bonne idée".
Le président Renaissance de la commission des Lois, Sacha Houlié, estime que la mesure sur les métiers en tension "c'est précisément ce qu'on avait demandé. Ça donne toute la complétude au texte". Marc Ferracci, membre du groupe de travail Renaissance, félicite ces "annonces qui vont dans le bon sens", en ajoutant, "il faut marcher sur ses deux jambes". Il veut mettre en avant "une stratégie permettant de montrer les bienfaits de l'immigration à long terme".
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