Les agriculteurs n’en peuvent plus qu’on attaque leurs activités, parfois violemment. On les accuse d’empoisonner les riverains, de polluer l’eau et les terres, de maltraitance animale. Cet "agri-bashing", c’est-à-dire cette critique et ce dénigrement de l’agriculture existent bel et bien, et pire.
Il y a aujourd’hui des agressions verbales et physiques. Il y a des gens qui pénètrent dans des exploitations pour laisser s’échapper des animaux des riverains qui s’en prennent aux épandages de pesticide. Il y a un radicalisme écolo ou vegan. Cette nouvelle menace, pour des agriculteurs déjà largement éprouvés, est bien sûr insupportable.
Mais qu’est-ce qui s’est passé pour qu’on en arrive là ? Les paysans ont longtemps bénéficié d’une très bonne image, à la limite de l’image d’Epinal. Il symbolisait en même temps, le terroir, la tradition, la France éternelle.
Or, ces métiers ont connu plusieurs révolutions : l’industrialisation, la chimie, la mondialisation, et maintenant l’éveil de la conscience écologique. Et c’est avec cette dernière révolution, la plus dure pour eux, que leur image s’est fortement dégradée.
Les Français considèrent majoritairement que les agriculteurs ne font pas assez d’effort pour répondre aux enjeux de santé, de bien-être animal et d’environnement. La maladie de la vache folle, l’augmentation continue du recours aux pesticides, les images des élevages intensifs sont passés par là.
Il ne s’agit pourtant pas d’excuser ceux qui s’en prennent aux agriculteurs. Surtout pas. Mais les agriculteurs n’échappent pas aux tendances lourdes de notre société. Comme dans tous les débats actuels, chacun considère qu’il détient la vérité, certains sont violents dans les mots, d’autres dans les gestes.
Et comme nous ne sommes jamais à un paradoxe près, nous n’appliquons pas à nous-mêmes, consommateurs, ce que nous exigeons des agriculteurs. Ce qui guide notre choix dans un rayon de supermarché, c’est avant tout le prix, bien avant l’origine géographique des produits, ou même de savoir si ce que nous achetons est de saison.
Mais qu’est-ce que peuvent y faire les agriculteurs ? Le problème, c’est qu’on leur demande plein de changements, trop de changements, en même temps. On leur demande de faire face à une nouvelle ouverture à la concurrence mondiale, avec des accords comme le CETA.
On leur demande d’encaisser une prochaine baisse des aides de la PAC. Ils doivent aussi faire face au réchauffement climatique, avec les canicules et les sécheresses. Et beaucoup d’agriculteurs sont déjà dans une grande détresse économique, surendetté.
Dénoncer cet "agri-bashing", c’est aussi une façon de dire qu’ils veulent être protégés, respectés, qu’ils veulent aussi garder leurs pratiques, continuer d’utiliser des pesticides, des herbicides, même si les consommateurs et leurs voisins n’en veulent plus.
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