La question est lancinante à tous les étages du pouvoir. Même le premier ministre Édouard Philippe l'a exprimé à haute voix il y a deux jours devant des responsables de la majorité : "Le risque déceptif est important quant à la sortie" a-t-il dit. Autrement dit, même Édouard Philippe se dit qu'il peut y avoir, à la fin du grand débat, beaucoup de Français déçus au moment des annonces, il prépare ainsi les esprits.
Il est en effet plus facile, à ce stade, d'imaginer les conséquences d'une sortie ratée - le redémarrage des "gilets jaunes", les nouvelles rancœurs de demain, une confiance dans le gouvernement qui tombe encore plus bas - que d’imaginer la meilleure façon pour le gouvernement de s'en sortir.
Le pire reste donc possible. Pourtant, le grand débat est déjà une réussite. Il y a du monde dans les réunions, il y a des contributions en ligne en pagaille, et ça a permis à des citoyens et des élus, dont Emmanuel Macron, de découvrir la situations d'autres citoyens.
Personne n'en sait rien, ni même le chef de l'État. C'est en tout cas ce que disent certains ministres ou des responsables de la majorité, qui rappellent les mots d’Emmanuel Macron au début du processus : il a promis des décisions fortes, puissantes, très profondes, donc ça ne peut pas être de l'eau tiède.
D'autres prônent une prise de parole rapide du président juste après la fin du processus, c'est-à-dire après les conférences avec les citoyens tirés au sort et les débats dans les assemblées début avril. D'autres encore pressentent des mesures pour la vie quotidienne tout de suite, et le lancement d'autres réformes pour plus tard.
Les remontées du grand débat ne correspondent pas, globalement, aux attentes d'Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat avait demandé aux Français dans la lettre quels services publics voulaient-ils supprimer et les Français ont répondu qu'ils les voyaient trop disparaître - hôpitaux et médecins par exemple. Quel impôt faut-il baisser en priorité ? Les réponses vont en sens inverse : plus de fiscalité pour les plus riches. Quant aux économies et la baisse de la dépense publique, les idées ne sont pas nombreuses.
La pression a clairement baissé d'un cran, mais les attentes sont toujours là. C'est quasiment un nouveau programme présidentiel qu'attendent les Français, avec une réponse pour chacune de leurs interpellations. Mais le chef de l'État n'a pas le choix, il doit retenir des idées et en rejeter beaucoup. Il s'est offert une deuxième chance dans son quinquennat, il n'en aura pas de troisième.
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