François Bayrou a évité la première flèche de la censure. Mais qu'en sera-t-il des prochaines ? Avec seulement 131 voix favorables à la censure sur les 288 requises, le chef du gouvernement a obtenu sa première victoire politique, avec un accord avec les députés socialistes, dans la foulée de son discours de politique générale.
Mais ce répit sera de courte durée. Si Olivier Faure a assuré au Premier ministre de rester en poste quelques semaines supplémentaires, le premier secrétaire du Parti socialiste a rappelé à la tribune de l'hémicycle : "Nous avons choisi de ne pas pratiquer la politique du pire". Le parti reste "dans l'opposition" mais est "ouvert au compromis", a-t-il souligné. Une ligne résumée en une formule, écrite dans le communiqué de presse du parti : "Ni coalition, ni accord de gouvernement".
Ce mantra va rapidement être testé, puisque le Budget est en train d'être examiné au Sénat et le PLFSS arrivera le 3 février prochain, à l'Assemblée nationale.
Le gouvernement, lui, se dit confiant. Le ministre de l'Économie, Éric Lombard, a considéré que "grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget". Sur BFMTV, le patron de Bercy estime que la décision des élus socialistes de ne pas censurer François Bayrou "est basée sur des engagements que le Premier ministre a pris, qui calent les éléments les plus importants du budget. Donc sur le budget, je pense, mais c'est au Parti socialiste d'exprimer son point de vue que nous avons un accord". S'ensuit une explication de texte. Éric Lombard a souligné qu'Olivier Faure "a évoqué la possibilité que le Parti socialiste vote la censure" ultérieurement, mais "il ne l'a pas évoquée sur ce budget-là".
À RTL.fr, un parlementaire macroniste juge que François Bayrou a passé l'étape la plus critique. "Là, ça va tenir et on va passer le budget assurément", prédit-il. Mais après ? "Ça risque d'être plus difficile, reconnaît-il. Les oppositions devront trouver un motif politique pour censurer le gouvernement. Est-ce que ce sera le prochain budget ?", s'interroge-t-il.
Qu'en pense-t-on chez les socialistes ? Dans un entretien à La Tribune Dimanche le 19 janvier, François Hollande explique que "le pays doit avoir au plus tôt un budget, mais celui-ci ne peut être la reprise du précédent". Mais la ligne de l'ancien président de la République ne fait pas l'unanimité. "La non-censure n'est pas acquise et l'union de la gauche reste notre boussole pour 2027", a tonné le député Laurent Baumel, ancien "frondeur" de l'époque Hollande. "François Hollande ne représente pas l'avenir du PS", a ajouté Iñaki Echaniz, un des huit députés socialistes sur 66 à avoir voté la censure cette semaine. "Ça n'est pas François Hollande qui dicte la stratégie du Parti socialiste", a taclé pour sa part la porte-parole du parti et eurodéputée Chloé Ridel.
Au Rassemblement national, on observe et attend patiemment l'examen du budget. Un membre de l'état-major du parti regrette que les négociations du gouvernement ne se soient pas déroulées en prenant en compte le RN. "Le parti a été reçu par Eric Lombard. La réunion a été expédiée en 40 minutes. Le ministre cherchait surtout à décrocher le PS", se désole-t-il.
Le 15 janvier dernier, le député RN Sébastien Chenu mettait en garde François Bayrou et son gouvernement. "Nous pouvons nous réserver pour voter la censure sur des actes budgétaires (...). Nous attendons les actes", a-t-il déclaré, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle série de consultations incluant le Rassemblement national.
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