Le rapport de force est engagé entre le gouvernement et le "gilets jaunes". C’est une évidence, Emmanuel Macron avait déjà été très clair lundi soir. Il a dit avoir vu et entendu des choses inacceptables, affirmé que la "dignité requiert l’ordre républicain" et que celui-ci serait "assuré sans complaisance".
Il fait le pari que les Français ont aussi envie d’autorité, qu’ils refusent l’anarchie permanente. Avec leurs comportements, certains "gilets jaunes" renforcent son discours. On peut douter qu’à l’image de Jean-Luc Mélenchon, une majorité de Français soit fascinée par Éric Drouet qui a encore bien du chemin à parcourir avant de laisser son nom dans les livres d’histoire.
Ce provocateur a fini par miteusement reconnaître qu’il avait cherché à se faire arrêter par la police pour dénoncer la soi-disant dictature qui règne en France et pour exciter la colère des "gilets jaunes".
On verra demain le niveau de la mobilisation, certains rêvent de la castagne tout en faisant semblant de la redouter à l’image du dénommé Max Nicolle, autre prophète auto-proclamé de la parole populaire. D’autres font référence à la révolution ukrainienne de Maïdan qui avait abouti en 2014 au renversement du président pro-russe Ianoukovytch.
Bref tout ce petit monde particulièrement actif sur les réseaux sociaux corroborent les propos du porte-parole du gouvernement. Ils veulent l’insurrection et sans doute n’y a-t-il pas une majorité de Français pour suivre Jean-Luc Mélenchon dans son exaltation révolutionnaire qui l’amène à rappeler l’exploit de l’autre Drouet. Celui du XVIIIe siècle qui avait fait arrêter Louis XVI et qu’il finit par associer dans son lyrisme à Robespierre, son idole, dont on n’est pas obligé d’admirer l’usage effréné qu’il a fait de la guillotine.
S’il n’y a pas grand monde dans les rues demain, cela veut dire qu’Emmanuel Macron et le gouvernement auront seulement gagné une trêve, mais une trêve fragile car il leur restera à démontrer qu’ils tiennent compte de la colère même quand il n’y a pas de casse, même quand il n’y a pas de désordre sur les ronds-points ou dans les rues.
Beaucoup de "gilets jaunes" sont déboussolés : les comportements et mots d’ordre des Drouet et consorts ne leur plaisent pas mais s’ils ne sont pas en nombre dans les rues demain ce sera pour cette raison.
Cela ne veut pas dire qu’ils ne conservent pas eux la colère, pour ne pas dire la rage, de ne pas avoir été pris en compte par le gouvernement. Ils veulent de la justice fiscale, de la justice sociale, de la justice territoriale.
Ils estiment qu’il y reste encore beaucoup à obtenir. Cette colère, si elle n’est pas entendue, trouvera au minimum un débouché politique qui pourrait coûter cher à Emmanuel Macron.
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