Un duo inattendu. Depuis la nomination du gouvernement Barnier, Gabriel Attal et Gérald Darmanin ont trouvé un terrain d'entente depuis leur départ du gouvernement : imposer leur ligne à Michel Barnier. Un temps concurrents pour accéder à Matignon, mais aussi pour la présidence du groupe Ensemble pour la République (EPR) à l'Assemblée nationale, les deux ex-ministres - élu dans les Hauts-de-Seine pour Gabriel Attal et dans le Nord pour Gérald Darmanin - se liguent pour incarner une opposition face premier ministre.
L'ancien Premier ministre et l'ancien ministre de l'Intérieur ont fait front commun sur le sujet des impôts. Le 6 octobre dernier, ils ont tous les deux proposé des pistes d'économies avec l'objectif de faire "travailler plus" les Français.
"Il y a aujourd'hui un risque qu'on identifie, qui est de charger trop la barque sur les impôts, et à la place de cela, on va proposer plutôt des réformes et la valorisation du travail", a plaidé Gabriel Attal sur TF1. Quant à Gérald Darmanin, l'ancien locataire de la place Beauvau estime dans Les Échos qu'un "choc fiscal ne fait pas une politique économique. Et cette voie risque de tuer la croissance et de créer du chômage de masse".
Les poids lourds, soit on les met au gouvernement et ils ne s'expriment pas. Soit, ils sont en dehors et ils s'expriment
Un proche d'Emmanuel Macron, à propos de Gabriel Attal et de Gérald Darmanin
Selon un proche d'Emmanuel Macron, ces prises de positions à répétition n'ont rien d'une surprise. "Les poids lourds, soit on les met au gouvernement et ils ne s'expriment pas. Soit, ils sont en dehors et ils s'expriment", explique-t-il. Et ces deux anciens piliers du gouvernement comptent bien occuper le terrain.
Fin septembre, Gérald Darmanin a lancé son mouvement, baptisé "Populaires", à Tourcoing. Il était entouré des anciens premiers ministres Édouard Philippe, Élisabeth Borne et Gabriel Attal, mais aussi des ministres de l'actuel gouvernement Barnier, Sébastien Lecornu et Maud Bregeon. Quant au député des Hauts-de-Seine, il a prévu "trois déplacements en province" et à cela s'ajoute la publication d'une tribune publiée dans L'Opinion, où deux tiers des présidents départementaux de Renaissance ont appelé à la candidature de Gabriel Attal pour la présidence du parti.
En coulisses, ce nouveau duo politique permet, tant à Gabriel Attal qu'à Gérald Darmanin, un repositionnement politique. En ligne de mire pour l'ancien Premier ministre : la tête de Renaissance, parti présidentiel dont le secrétaire général Stéphane Séjourné s'apprête à quitter la présidence pour devenir commissaire européen. Avant l'élection qui aura lieu en novembre prochain, l'ancien Premier ministre "veut se recentrer à gauche", selon une députée macroniste. "C'est pour ça qu'il a fixé, dès la nomination de Michel Barnier, une ligne rouge sur le droit à l'IVG. Mais qui peut penser que Michel Barnier va remettre en cause l'IVG ? Quand on connait son parcours politique, ça ne faisait aucun sens", critique-t-elle.
Attal sent les militants, Darmanin sent le peuple
Un élu macroniste
Quant à Gérald Darmanin, "il joue à front renversé", observe un ancien ministre. "Il soutient Gabriel Attal face à Michel Barnier. Mais il soutient aussi Elisabeth Borne pour la présidence du parti", ajoute-t-il. Un élu macroniste voit dans ce duo une convergence des opportunités. "Gabriel Attal veut que Gérald Darmanin se détache d'Elisabeth Borne, d'où ce rapprochement. Et Gérald Darmanin veut apparaître comme un faiseur de roi dans l'élection pour la tête du parti". Et d'ajouter : "Attal sent les militants, Darmanin sent le peuple. Mais il faut surtout connaître leur degré de loyauté envers Emmanuel Macron".
Ne pouvant pas se permettre de se passer du soutien de l'ancienne majorité, Michel Barnier s'est entretenu avec les députés du groupe EPR. Objectif : repartir sur de bonnes bases et effacer les piques adressées à l'encontre de Gabriel Attal. "Il faut qu'on apprenne à se connaître", a expliqué Michel Barnier, qui espère fluidité et proximité avec ses principaux alliés. Mais l'échange qui a duré plus d'une heure, n'a pas eu les effets escomptés. "C'est un désastre", cingle une députée. "Hors sol", "hésitant", "susceptible", abonde un autre. "Il pense que notre soutien est acquis, il n'essaye même pas de nous convaincre", ajoute-t-on.
Pourtant, Michel Barnier va bien devoir les convaincre, et notamment une partie de ce groupe macroniste qui pense toujours que les hausses d'impôts sont inacceptables. Et c'est bien là que se trouve le principal sujet de désaccord.
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