Comment concilier transport aérien et urgence climatique ? Cette question épineuse pourrait prendre de plus en plus de place dans le débat lors des élections européennes. Le 2 avril dernier, la compagnie aérienne Ryanair est entrée dans le top 10 des plus gros émetteur de CO2, en Europe et occupe la 9ème place. Jusqu'à présent, cette liste était composée "exclusivement de centrales à charbon", note Le Parisien.
À titre de comparaison, "la compagnie irlandaise à bas coûts émet ainsi 26% de ce que le plus gros pollueur d’Europe, la centrale thermique polonaise de Belchatow, rejette en millions de tonnes de CO2", ajoute le journal.
Face à ce constat, certains candidats aux élections européennes ont fait de l'environnement le centre de leur programme. Ils demandent notamment la mise en place d'une taxation sur le kérosène.
C'est notamment le cas de la liste La République En Marche, menée par Nathalie Loiseau. Elle est d'ailleurs soutenue par le ministre de la Transition écologique et solidaire sur ce point.
Invité de BFMTV ce mardi 30 avril, François de Rugy a déclaré : "On ne peut pas continuer sur un accord mondial qui date de 1944. La convention de Chicago, que la France a signée à l'époque, disait qu'on ne devait pas taxer le kérosène. En 1944, personne ne parlait du dérèglement climatique et de l'effet de serre. Les choses ont changé".
Selon le ministre, "toutes les listes pour les élections européennes devraient se prononcer là-dessus. Est-ce que les parlementaires français élus au Parlement européen se battront pour cela ?", s'interroge-t-il avant d'ajouter être favorable à une taxation sur "tous les vols internes à l'Union européenne".
La majorité n'est pas seule dans ce combat. Raphaël Glucksmann, tête de liste Place publique, soutenu par le Parti socialiste, souhaite instaurer un impôt européen pour financer la "transformation écologique". "Assumons d'augmenter largement le budget de l'Europe, nous sommes les seuls à le faire", dit-il et "tant pis si c'est impopulaire".
La nouvelle taxe permettrait de financer "un grand plan de rénovation thermique des bâtiments", au bénéfice du pouvoir d'achat des familles qui réaliseraient des économies d'énergie. Un impôt "de 1 à 5%" sur les bénéfices des sociétés (hors PME) et une taxe sur le kérosène pour les vols intra-européens permettrait d'affecter "1.000 milliards d'euros sur cinq ans pour l'écologie", évalue-t-il.
Interrogé sur sa capacité, en cas d'élection au Parlement européen le 26 mai, à convaincre ses futurs partenaires sociaux-démocrates européens, la tête de liste plaide que "l'urgence écologique peut se traduire par une exception écologique" à l'orthodoxie budgétaire à laquelle sont notamment attachés les élus allemands. Dès lors selon lui, "on peut considérer que la règle du déficit public inférieur à 3% n'intègre pas les dépenses de protection de l'environnement".
Rendre les prix dissuasifs est aussi l'une des options envisagée. Des associations proposent de mettre en place "une taxe climat-solidarité" prélevée sur les revenus des compagnies aériennes, "pour chaque billet d’avion acheté pour un décollage en France", expliquent-ils.
Selon une note révélée par Libération, son montant varierait "en fonction de la distance et de la classe" : un vol européen en classe éco coûterait 20 euros, 100 euros pour un vol international en première classe. "Ce nouveau prélèvement permettrait de rapporter 4 milliards d’euros par an", précise le journal.
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