Des mots qui resteront comme l'un des marqueurs forts du quinquennat d'Emmanuel Macron. Dans un entretien fleuve avec les lecteurs du Parisien, le président de la République a renoué avec son tic de candidat : la petite phrase polémique.
"Je ne suis pas pour emmerder les Français. Je peste toute la journée contre l’administration quand elle les bloque. Eh bien, là, les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc, on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie", a affirmé le chef de l'Etat.
Emmanuel Macron ne s'arrête pas là. Le président de la République estime aussi que "le fait même que l’on pose la question du refus de soin pour des gens non vaccinés est un drôle de virus". Et d'ajouter dans la foulée : "Et ça, c’est l’immense faute morale des antivax : ils viennent saper ce qu’est la solidité d’une nation. Quand ma liberté vient menacer celle des autres, je deviens un irresponsable. Un irresponsable n’est plus un citoyen".
Emmanuel Macron donne ainsi un nouvel argument à ses adversaires politiques. Valérie Pécresse a réagi aux propos du chef de l'Etat. "Le rôle d'un président de la République, c'est de rassembler les Français et non pas de les diviser. Il est absolument impératif et je le dis solennellement de rétablir l'unité de la nation. Ce n'est pas au Président de choisir ceux qui sont citoyens et ceux qui ne le sont pas. Il faut arrêter ce quinquennat du mépris", a-t-elle déclaré.
Un tout nouvel axe d'attaque a été choisi par Les Républicains. Sur France inter, Eric Ciotti enfonce le clou. "C'est une stratégie électorale, qui est indigne d'un président de la République. C'est une stratégie de rupture et de division", a déclaré le soutien de la candidate Les Républicains. "Quand on est Président de la République, on ne démet pas la fonction de citoyen à près de 10% de la population, a-t-il ajouté avant de poursuivre : En 2016, Emmanuel Macron avait refusé la déchéance de nationalité pour les terroristes islamistes en se basant sur le fait que tout le monde est citoyen. Là, les non-vaccinés seraient plus dangereux que des terroristes ?".
A l'époque, celui qui n'est pas encore candidat à l'élection présidentielle disait se sentir dans une position "très inconfortable avec la nature que prenait le débat" lancé par François Hollande sur la déchéance de nationalité. Sur BFMTV, il indiquait que "la préoccupation majeure des Français" n'était pas le débat sur la déchéance. "On donne trop d'importance à ce sujet. Il y a des fondements philosophiques (...) On parle de la déchéance de nationalité pour des terroristes, on ne doit pas en faire un débat de principe", expliquait-il.
Emmanuel Macron va-t-il trop loin ? Sur RTL, Aurélie Herbemont, journaliste au service politique, explique que le Président cherche "à diviser", "à ostraciser" ceux qui refusent de se faire vacciner et aussi "à se mettre dans la poche 90% de Français qui, eux, sont allés se faire vacciner".
Stratégiquement est-ce habile ? "C'est une entrée en campagne, analyse l'éditorialiste politique de RTL Olivier Bost. Le début de la campagne commence en septembre avec l'irruption d'Eric Zemmour. Il a utilisé la provocation avec la polémique sur les prénoms. Emmanuel Macron, lui, le fait avec cette phrase".
La phrase la plus signifiante politiquement
Aurélie Herbemont, journaliste politique à RTL
La phrase d'Emmanuel Macron sur les citoyens est la phrase "la plus signifiante politiquement", estime Aurélie Herbemont. Olivier Bost abonde : "Ce sont les propos les plus polémiques (...) Cela amène une notion différente (...) Il développe une idée que les devoirs des citoyens se font avant les droits".
A noter qu'environ 5 millions de personnes ne sont pas vaccinés en France. Parmi, ces 5 millions de non-vaccinés, il y 3% d'antivax et de complotistes. "Dans cette description sociologique, cela représente tout sauf l'électorat d'Emmanuel Macron. Donc il ne prend pas de risque politique", explique Olivier Bost. Les proches du président estiment quant à eux que l'interview au Parisien est un succès et qu'Emmanuel Macron est en capacité de dicter l'agenda politique à seulement 95 jours du premier tour de l'élection présidentielle.
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