Le grand jour approche pour Emmanuel Macron. Jeudi 25 avril à 18 heures, le chef de l'État donnera sa première conférence de presse depuis son élection. Un rendez-vous dont l'issue dépend de sa capacité à afficher une stature de président de la République. Pas seulement intelligent, cultivé, mais un président doté d’une capacité à affirmer un leadership, qui force le respect, avec un charisme qui entraîne.
Il doit également annoncer des mesures. Elles seront probablement dans la droite ligne de ce que l’on sait déjà, avec des précisions. Mais ce qui compte le plus, c’est lui. Va-t-il se montrer à la hauteur du moment historique qu’il a évoqué après l’incendie de Notre-Dame, en appelant à retrouver le fil de notre projet national.
Si, outre la posture, les propositions comptent, une mesure sans projet d’ensemble, c’est une rustine prête à céder au premier aléa. Le rôle du président de la République, c’est de s’attaquer au mal qui ronge la France depuis 40 ans, celui du pessimisme permanent nourri par un sentiment de déclin.
Le prestige industriel a été abandonné à d’autres. Les campagnes se dépeuplent. Les disparités sociales se sont creusées. Deux France coexistent, mais ne se parlent plus. Le pays s’est enfermé dans le cycle infernal des crises économiques compensées par des mesures sociales financées par l’impôt et l’endettement, provoquant le sentiment que l’avenir est bouché pour les enfants. Pour réussir, Emmanuel Macron doit rendre à la France espoir et fierté, comme l’avait fait le général de Gaulle, dans un autre moment historique en 1958.
Il n'est pas de Gaulle, il n'en a pas le prestige. Ce qui est sûrement un handicap.
Olivier Mazerolle
Il n’est pas le général de Gaulle, il n’en a pas le prestige. Ce qui est sûrement un handicap. Mais dans son discours, le général parlait de la nécessité de remettre en ordre l’économie et la finance du pays, la même difficulté à laquelle est confronté Emmanuel Macron.
Pour y parvenir, de Gaulle proposait des mesures terriblement contraignantes. Il réduisait notamment le déficit budgétaire de moitié et désindexait les pensions. Mais, malgré les oppositions de l’époque, ces mesures avaient été acceptées parce qu’il les avait présentées dans un plan d’ensemble, qui prévoyait aussi des investissements massifs dans les secteurs d’avenir et des petits plus pour les grands défavorisés. Ce plan, présenté comme une chance pour la France de retrouver son rang dans les affaires du monde, a fonctionné. C’est aussi l’objectif poursuivi par Emmanuel Macron qui veut traiter d’égal à égal avec l’Allemagne.
Mais il n’y parviendra pas sans retrouver la crédibilité nécessaire, sans mettre à plat la fiscalité, les prestations sociales et le fonctionnement de l’État, afin de mettre en œuvre les économies possibles. Il a à sa disposition pléthore de rapports administratifs parlementaires, et de la Cour des Comptes pour identifier les secteurs où agir.
Ce qui s'avère risqué, lorsque l'on tient compte qu'une majorité de Français lui est hostile. Mais c’est le seul moyen de convaincre qu’il agit pour le bien commun, pour ce qu’il a appelé mardi dernier "un projet humain et passionnément français". Un projet qui respecterait les principes fondamentaux d’une économie saine et performante, avec les préoccupations sociales qui constituent l’ADN de la France.
L’alternative pour lui, demain, serait donc de jouer "petit bras", d’annoncer quelques mesures en faveur des plus démunis, et d’autres pour satisfaire son socle électoral - toujours aux alentours de 22% à l'instar de la présidentielle - tout en continuant à gouverner et à préparer sa réélection, en misant sur l’absence d’une opposition crédible. Mais alors, contrairement à ce que nous annonçait l’Elysée : tout serait comme avant, comme dans l’"ancien monde", celui d’une France pessimiste.
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