Un match retour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ? À un mois des élections européennes du 26 mai, La République En Marche et le Rassemblement national sont solidement en tête des intentions de vote dans les sondages. Mais l'incertitude est totale sur l'ordre d'arrivée. Tout ceci alors que la campagne électorale peine à démarrer, parasitée par l'actualité.
Hors de question pour Laurent Wauquiez de se contenter de ce duel. Ces élections ne seront pas "la réédition de 2017", affirme le président des Républicains. De l'autre côté de l'échiquier politique, Jean-Luc Mélenchon implore les électeurs : "Ne nous laissez pas tomber". Le leader de la France insoumise redoute un taux d'abstention élevé.
Campagne court-cicuitée, sondages qui se répètent, peu de grands meetings... Les partis s'efforcent d'abord de mobiliser leur socle électoral avant d'aller pêcher des voix chez les concurrents.
Court-circuitée jusqu'à présent par le grand débat pour sortir de la crise des "gilets jaunes", la campagne électorale patine. Plusieurs sujets émergent en ce début de campagne : le pouvoir d'achat, l'immigration, les impôts et la fiscalité, le développement durable... Mais les interrogations sur le rôle de l'Europe sont également présentes.
"Sur les sujets uniquement de la campagne européenne, deux thèmes se détachent : les questions régaliennes, contrôle des flux migratoires et lutte contre le terrorisme, d'une part, les questions environnementales de l'autre", note Bernard Sananès président de l'institut Elabe, à l'AFP. "Avec une prise de conscience que les solutions sont d'abord à l'échelle européenne sur les questions climatiques, migratoires ou sécuritaires".
Alors que les instituts de sondage percevaient une légère hausse de l'intérêt des Français, celui-ci est retombé avec l'émotion suscitée par l'incendie de Notre-Dame et l'attente des annonces d'Emmanuel Macron. OpinionWay enregistre une baisse de 5 points des personnes qui se disent intéressées, à 52%, et Harris Interactive une baisse de 2 points à 57%.
Les annonces d'Emmanuel Macron "peuvent faire bouger les choses dans le sens où le potentiel électoral d'En Marche est clairement indexé sur la popularité ou l'impopularité présidentielle", note Frédéric Dabi. Selon un sondage Harris interactive pour RTL, Le Figaro et LCI, 37% des Français qui ont au moins entendu parlé des annonces faites par le chef de l'État l'ont jugé "convainquant", contre 63% d'un avis contraire.
L'attitude des électeurs de centre-droit, notamment des retraités, qui peuvent aller vers la liste LaREM ou revenir à droite vers celle de LR en fonction des annonces présidentielles, sera, selon les experts, une clé du scrutin.
Rien d'alarmant, les campagnes pour les européennes ne s'animent habituellement que dans les toutes dernières semaines. La clôture du dépôt des listes, le 3 mai, et l'ouverture de la campagne officielle, le 13, devraient booster une campagne encore atone. La participation s'annonce en revanche plutôt en retrait par rapport aux 42,4% de 2014, autour de 40%/41% selon OpinionWay et l'Ifop. Ipsos l'évalue pour sa part dans une fourchette de 40%/44%.
Contrairement aux précédents scrutins européens, où une liste s'était nettement détachée, LaREM et le RN sont au coude-à-coude depuis plusieurs mois. "On est dans une incertitude très très forte, jamais vue sur une élection européenne ces dernières années", constate Frédéric Dabi directeur général adjoint de l'Ifop, auprès de l'AFP.
Les lignes ne sont pas figées pour autant : si LaREM a jusqu'à présent fait la course en tête avec de 21% à 24% d'intentions de vote, les instituts (Ifop et OpinionWay) ont donné à deux reprises le RN devant ces derniers jours, avec 22,5% à 24%. Les électorats macronistes et lepénistes sont en outre de loin les plus mobilisés. Autour de 80% de leurs électeurs potentiels se disent sûrs de leur choix.
Derrière le duo de tête, seule la liste Les Républicains franchit la barre symbolique des 10%, avec 13% à 15% d'intentions de vote. Certains sondeurs y voient un petit "effet Bellamy" et relèvent le bon début de campagne de la tête de liste LR.
Aucune autre liste n'atteint les 10%, dont La France Insoumise (9%) se rapproche cependant dans les dernières enquêtes. La dispersion à gauche, avec EELV crédité de 7% à 8%, le PS/Place publique à 6%, Générations et le PCF à 3%, empêche jusque-là le phénomène de vote utile qui conduit habituellement ses électeurs à se reporter sur la liste la mieux placée à gauche.
À droite, Debout la France semble faire les frais de la remontée de la liste LR qui n'est pas assurée d'obtenir les 5% nécessaires pour envoyer des élus au Parlement européen. Quant à une éventuelle liste "gilets jaunes", elle n'est créditée que de 2% à 3%.
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