Elles resteront désormais telles quelles. Les listes pour les européennes ont été clôturées ce vendredi 3 mai à 18 heures. Et les enjeux de ces élections, dont les résultats seront publiés le 26 mai, sont nombreux. Avec ce scrutin, Emmanuel Macron joue gros. La tête de liste de La République en Marche, Nathalie Loiseau a beau insister sur les enjeux européens, ce scrutin aura d'abord une portée nationale.
Si la liste de la majorité pointe à la deuxième
place, comme le laissent présager certains sondages, ce sera incontestablement
un coup dur pour le chef de l'Etat. Ce serait alors perçu comme un désaveu de ses
orientations économiques et en particulier de ses réponses aux "gilets
jaunes" le 25 avril dernier. Un ancien ministre d’Emmanuel Macron confiait, le jeudi 2 mai, qu'une deuxième place contraindrait le chef de l'État à une réponse
politique, un large remaniement ministériel par exemple.
Au contraire, s'il arrive en tête, Emmanuel Macron pourra estimer que ses options sont validées et envisager plus sereinement la deuxième partie de son quinquennat, puis une nouvelle campagne présidentielle. Cette première élection depuis son arrivée à l’Élysée est donc tout sauf un scrutin intermédiaire sans valeur.
La participation est un autre enjeu de ces élections. Selon les enquêtes, moins d'un Français sur deux a l'intention d'aller voter. C'est trop peu, bien sûr, mais quel que soit le niveau d'abstention, la nationalisation du scrutin est acquise.
Et Marine le Pen l'a bien compris. Même si ce n'est pas elle qui mène la liste, la
présidente du Rassemblement nationale joue aussi une partie de son avenir
politique. Si elle décroche la première place, comme aux
dernières européennes de 2014, elle effacera son débat raté face à
Emmanuel Macron. Sa convalescence politique, qui dure depuis deux ans, sera alors bel et bien terminée. Dans le cas contraire, ce sera un mauvais signal
qui la fragilisera pour la suite et pourra même hypothéquer une nouvelle
candidature à la prochaine présidentielle.
Difficile de faire des pronostics aussi lointains : trois ans représentent une éternité en politique. Mais ces élections permettront à chacun de se compter, et c'est décisif.
Pour les Républicains par exemple, l'objectif est de se rapprocher le plus possible des 20% de François Fillon. François-Xavier Bellamy, la tête de liste, en est encore loin avec ses 15%. Mais depuis son entrée en campagne il a redonné des couleurs à la
droite. Et son chef, Laurent Wauquiez, espère
bien en profiter pour réinstaller le clivage avec Emmanuel Macron, quand ce dernier fait tout, au contraire, pour organiser le bras de fer entre
progressistes et populistes.
Pour Jean-Luc Mélenchon aussi, ce scrutin est
important. Pour l'instant, la France Insoumise plafonne à 10% alors qu'en 2017, il a fait presque le double. Ce serait un
revers de taille pour le leader de la France Insoumise. Pour lui aussi, la
question de sa candidature en 2022 se poserait très vite.
Se compter est aussi l'objectif de
l'écologiste Yannick Jadot. En 2017, il avait rejoint Benoit Hamon avec
regret. Ces élections sont un tour de rattrapage. S'il passe les 10% devant les Insoumis, le Vert pourrait se sentir pousser des ailes.
Vous l'avez compris, pour tout le monde, ces élections seront un premier galop d'essai pour 2022. Quoi qu'ils en disent, la présidentielle est déjà dans toutes les têtes.
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