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Gilles Siméoni, président du Conseil exécutif corse, en juin 2018 à l'Assemblée de Corse (Ajaccio)
Crédit : PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP
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Édouard Philippe arrive ce mercredi 3 juillet en Corse pour sa première visite officielle de l'île. Il y a rencontrera notamment les deux dirigeants de l'île, le président nationaliste de l'Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni, et le président autonomiste du Conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni. En juillet 2018, Jean-Guy Talamoni avait refusé une rencontre à Matignon, alors que le gouvernement avait refusé des "revendications fondamentales" des nationalistes corse, comme la co-officialité de la langue corse, ou encore l'inscription de la Corse dans la Constitution.
Au micro de RTL ce mercredi 3 juillet, Gilles Simeoni a déclaré : "Nous souhaitons, l’ensemble de la majorité territoriale, et, je crois, la quasi-totalité des Corses souhaitent que la venue du Premier ministre dans l’île marque le début d’une ‘acte II’ dans le dialogue avec l’État, après un ‘acte I’ manqué de l’avis général, avec sans doute des responsabilités de part et d’autre".
"Un certain nombre de points continuent de nous opposer. On les a actés. Passons à autres chose", a appelé de ses vœux le chef de l'exécutif corse. "Ce qui compte est de savoir s’il y a la volonté politique au plus haut niveau de tourner cette page et d’ouvrir un ‘acte II’ des relations dans lequel on traite de façon progressive les questions qui se posent à nous. Cette volonté existe en Corse. J’espère qu’elle est la même à Paris."
Gilles Simeoni se dit disponible pour parler des "problèmes concrets" de l'île. "Il y a le domaine de l’énergie. Il y a le domaine de l’emploi, du développement économique, d’une fiscalité adaptée aussi liée aux contraintes dues à l’insularité. C’est une revendication portée par la majorité territoriale mais également par l’ensemble des acteurs insulaires. La loi Montagne prévoit que la Corse peut bénéficier d’un certain nombre de mesures particulières du fait de son caractère d’île-montagne [...]. Le principe est posé."
La question corse est fondamentalement une question politique
Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de Corse, le 3 juillet 2019 sur RTL.
"Reste maintenant à le décliner de façon opérationnelle à travers la définition de ces mesures dans un dialogue avec l’État, a ajouté le dirigeant corse. Cela peut par exemple porter sur l’implantation des services publics, notamment à l’intérieur de l’île, sur le fait de mettre en œuvre des dispositifs spécifiques pour les collèges, pour les écoles, pour qu’il n’y ait plus de fermetures de classes dans les zones de montagne. Et également dans le domaine de la santé, dans lequel on a un retard énorme."
Les revendications plus politiques n'ont pour autant pas disparu. "Il y a la conviction largement majoritaire qu’il existe un peuple corse, avec sa langue, son identité, sa volonté d’intégration aussi puisque pour nous être corse ne se résume pas à un lieu de naissance, a rappelé l'autonomiste corse. Ce n’est pas la reconnaissance du fait d’être français qui pose problème, c’est que pour l’instant on ne nous permet pas d’être complètement corse."
"Les identités ne s’excluent pas, a renchéri Gilles Simeoni. Elles se composent, elles se complètent et elles se renforcent mutuellement, donc je crois qu’il ne faut pas poser les problématiques en termes de logique d’exclusion mais au contraire de rechercher des chemins qui soient des chemins partagés."
"En faisant le choix de ne pas venir s’exprimer devant l’Assemblée de Corse, Édouard Philippe à mon avis envoie le message selon lequel finalement la collectivité de Corse n’est qu’une collectivité parmi beaucoup d’autres, a déclaré le chef de la majorité corse, a déclaré le chef de l'exécutif corse. C’est objectivement un mauvais signal".
"Tous les chefs d’État
et tous les Premiers ministres qui sont venus en Corse,
et notamment lorsque c’était la première fois comme c’est le cas pour Édouard Philippe,
ont fait le choix politique et symbolique de s’adresser directement à l’Assemblée
de Corse", selon lui. "Tout simplement parce que la collectivité de Corse est l’institution qui, au plan de la législation, au plan politique et au plan symbolique, incarne la
défense des intérêts matériels et moraux de la Corse tout entière."
"Cela participe d’une
stratégie que l’on a pu identifier et dont j’espère qu’elle ne sera pas poursuivie,
cherchant à court-circuiter ou à relativiser le poids de cette institution sans
doute parce qu’elle dirigée aujourd’hui par des nationalistes, a regretté Gilles Simeoni. Nous avons été élus avec 56 % des suffrages exprimés, ce qui est une représentativité
qu’aucune majorité avant nous n’a atteint."
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