ÉDITO - Xavier Bertrand candidat en 2027 : "On a plutôt besoin de solutions que de posture", dit Alba Ventura

Xavier Bertrand a l'intention de se présenter à l'élection présidentielle en 2027. L'échéance est encore lointaine, mais on se souvient de François Hollande, "Monsieur 3%" avant la primaire socialiste de 2011. Eh bien Monsieur 3% a fini à l'Élysée en 2012. Xavier Bertrand a donc rappelé dans Ouest France que son ambition était intacte. Il a choisi Ouest France, ce qui ne manque pas de sel pour un président de la région des Hauts-de-France. On aurait pu imaginer La Voix du Nord, mais il a choisi le premier quotidien de France. Preuve, là encore, qu'il n'a jamais cessé de penser à la présidentielle et qu'il ne cessera jamais d'y penser, même s'il avait dit que s'il était battu, ce serait terminé. 

Xavier Bertrand n'a pas l'intention de se faire oublier des électeurs de la droite et du centre qui, dans le dernier baromètre Elabe, pour le journal Les Échos, le placent en sixième position. Il dit que, contrairement à beaucoup qui estiment que 2027 sera le tour de Marine Le Pen, lui n'y croit pas. Ils sont tous candidats contre l'extrême droite. Même si Xavier Bertrand a indéniablement une expertise fine dans sa région, on a surtout besoin d'un candidat pour faire avancer le pays. On a plutôt besoin de solutions que de posture. C'est à travers les solutions qu'on peut comparer avec ce que propose le Rassemblement national. 

Une candidature de Xavier Bertrand, trois ans avant l'échéance, ça dit bien le désordre de la droite, ça montre qu'il n'y a pas de candidat naturel aujourd'hui à droite, n'en déplaise à Éric Ciotti qui a misé sur Laurent Wauquiez. Ça montre aussi que du côté des personnalités de droite, il n'y a pas tellement de renouveau, à l'exception de David Lisnard, le candidat libéral, maire de Cannes et président de l'Association des maires de France. Mais rien ne dit encore que celui-ci ira jusqu'au bout. 

Mais quand on parle de Xavier Bertrand, d'Édouard Philippe, de Laurent Wauquiez, de Bruno Le Maire, voire de Valérie Pécresse, on se dit quand même que le vrai risque pour eux, c'est que le macronisme a mis un coup de vieux terrible. Avec un président de 43 ans, qui n'existait pas en politique il y a 10 ans, un Premier ministre de 34 ans, c'est dur d'être un quinqua. Est-ce que les Français veulent encore de ces personnalités qui occupent la vie politique depuis 25 ans. À eux de prouver qu'ils en ont encore sous le pied.