Coup de gueule contre les wokistes qui veulent réécrire l'œuvre de Roald Dahl, Charlie et la chocolaterie. Ce mouvement vient du verbe "wake" en anglais, réveiller, éveillé. Il s'agit donc d'éveiller les consciences au racisme, à l'homophobie, au sexisme, aux injustices. C'est un mouvement qui touche plus particulièrement la culture.
Dans certains cas, il s'agit donc de réécrire des œuvres pour éviter les mots offensants. C'était le cas des Dix petits nègres d'Agatha Christie, livre qui a été débaptisé. C'est aussi comme ça que l'œuvre de l'écrivain Roald Dahl est en train de subir un sacré lifting. Autant de livres de jeunesse que l'on découvrait à l'école primaire. Dans les nouvelles versions, il a fallu faire disparaître, par exemple, le mot "gros" qui a été remplacé par "énorme". Le personnage féminin n'est plus laide et bestiale. Elle n'est plus que bestiale.
C'est vrai qu'avec tous ces changements, on voit la vie différemment... Je m'en moque un peu. Il ne faut pas être offensant, mais il ne faut pas être non plus genré. Donc les petits hommes sont devenus les petites personnes. Qu'est-ce qui vous fait dire qu'ils sont des hommes ?
Ce qui est un problème, c'est qu'il y a des gens payés pour relever les propos qui risquent de déplaire. On les appelle en anglais les "safety readers", les lecteurs de sensibilité en français. On ne sait plus quoi inventer. Croyez-vous que l'immense écrivain Dany Laferrière, auteur noir qui n'a jamais cessé de lutter contre le racisme, accepterait de débaptiser son livre Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer ? Une idéologie qui déconstruit au lieu d'expliquer. Je ne vois pas où est le progrès.