Dimanche 16 octobre, cela fera deux ans que Samuel Paty a été assassiné. Et pourtant, les atteintes à la laïcité ne cessent de se multiplier. Depuis deux ans, rien n'a changé. Deux ans après, vous avez même, une lycéenne du Haut-Rhin qui reproduit quasiment les mêmes faits, qui dénie à son professeur d'aborder le thème de la liberté d'expression et des caricatures de Mahomet et qui fait l'apologie du terrorisme. Elle se plaint auprès de son oncle qui se déplace au lycée pour venir intimider l'enseignant en lui parlant de Samuel Paty.
Ça s'appelle une menace de mort. On en est là, mais je pourrais vous citer le lycée Charlemagne à Paris et cette altercation en juin dernier entre une conseillère d'éducation et une lycéenne qui ne voulait pas retirer son voile pour passer le bac. Ou bien cette élève qui refusait d'enlever son voile pour une sortie scolaire et dont le frère a menacé la professeure.
On peut parler aussi du blocus actuellement dans un lycée de Nanterre où parmi les revendications des élèves, il y a la levée de l'interdiction des tenues religieuses. On rêve. Mais il y a aussi ce phénomène nouveau, notamment sur le réseau social TikTok, où on explique comment dissimuler son foulard islamique à l'école, sous un bonnet, par exemple.
Le problème, c'est que le nouveau ministre de l'Éducation, Pap Ndiaye, a pris le parti de ne pas mettre le projecteur sur tous ces incidents parce qu'il estime qu'en mettant en avant toutes les atteintes à la laïcité, on en vient à faire de la pub aux islamistes. Sauf que ce n'est pas une guerre de communication, c'est une guerre idéologique.
Dans cette guerre, il y a des soldats qui sont les profs, qui sont les chefs d'établissement, qui ne savent plus si leur hiérarchie les soutient ou pas, qui ne savent plus quoi faire, qui ne savent plus s'ils doivent faire remonter au rectorat avec le risque que ce ne soit pas traité au niveau du ministère.
Que faut-il faire ? Il faut de la fermeté. Il ne faut pas lâcher. Il ne faut pas faire comme à Grenoble où dès lors que vous permettez, le burkini à la piscine, vous ouvrez toutes les portes pour tout le reste. Emmanuel Macron avait prononcé un discours ferme aux Mureaux il y a deux ans. Il a fait la loi séparatisme il y a un an. La même année, il a dissous le CCIF, le Comité contre l'islamophobie.
Il ne faut pas relâcher la pression
Mais depuis, il ne faut pas relâcher la pression. La laïcité, c'est un combat. Défendre les valeurs de notre pays, c'est un combat de tous les jours. Il y a cinq ans, le préfet Gilles Clavreul a publié un rapport sur la laïcité dans lequel il a fait un certain nombre de propositions, comme par exemple conditionner les aides d'État au respect et à la promotion des valeurs républicaines ou bien former à la laïcité tous les agents de l'Etat, que ce soit les animateurs du périscolaire, les agents hospitaliers, les éducateurs sportifs. Il avait été critiqué à l'époque. Peut-être aurait il fallu davantage l'écouter et appliquer scrupuleusement ses propositions.
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