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ÉDITO - Salon de l'Agriculture : Édouard Philippe déjà en opération séduction ?
En déplacement au Salon de l'Agriculture jeudi 29 février, Édouard Philippe en a profité pour marquer sa différence avec Emmanuel Macron et peaufiner son image présidentiable.
Édouard Philippe au Salon de l'Agriculture le 29 février 2024
Crédit : Thomas SAMSON / AFP
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Édouard Philippe fait entendre sa différence et ne se gène pas pour critiquer l'action d'Emmanuel Macron. Jeudi 29 février, il était lui aussi en visite au Salon de l'Agriculture, il peaufine son image présidentiable. Le Salon de l’Agriculture, quand on est présidentiable, c’est un passage obligé, a fortiori en pleine crise agricole. Il a pu se balader tranquillement, même s’il est populaire dans les sondages, ce n’est pas encore la cohue autour de lui. Il parait qu’une dame a pensé qu’il s’agissait d’Édouard Balladur (ça doit être une histoire de prénoms, parce qu’il y a un "léger" décalage spatio-temporel).
En tout cas, on l’a vu très enjoué sur les images, il prenait visiblement beaucoup de plaisir à être là, à grignoter un peu à tous les stands et on l’a vu tout sourire avec Élisabeth Borne en train de trinquer devant un rhum tahitien. Il a quand même passé la semaine à envoyer des flèches dans le jardin de l'Élysée, il fait entendre sa différence. Il a toujours cette phrase Édouard Philippe, qu’il ressort à chaque fois qu’il est critique envers la politique d’Emmanuel Macron : "loyal et libre". C’est "je suis dans la majorité, mais je dis ce que je pense". Jeudi au Salon de l’Agriculture, il n’a pas soutenu l’idée sur les "prix planchers", émise par le président Macron.
En revanche, il y est allé fort lundi dans un entretien au journal L’Opinion en disant que la France "ne réforme pas grand-chose", ne fait rien pour éponger sa dette... Il est très sévère à l’égard de la politique du chèque : "Il faut commencer à se guérir de la tentation de tout résoudre à coups de chèques à plusieurs centaines de millions d’euros, voire milliards d’euros, dès qu’un problème survient", dit-il. C’est assez cash et même si c’est plus facile à dire quand on n’est plus aux affaires, ça lui fait gagner des points.
Le favori de la droite et du centre ?
Dans le dernier baromètre du Figaro, il est la personnalité politique à laquelle le plus grand nombre de Français souhaite voir jouer un rôle à l’avenir, devant Marine le Pen, Jordan Bardella et Marion Maréchal. C'est trop tôt pour dire si ça fait de lui le favori de la droite et du centre, mais c’est ce que voudraient croire ses amis, ou ses soutiens, qui font passer des messages en appelant à l’union de la droite et du centre pour la présidentielle de 2027. Sous-entendu, il ne faudra pas s’éparpiller, il faudra miser sur le mieux placé dans les sondages, on n’a pas de temps à perdre avec une primaire... C’est aussi ce que dit le maire de Cannes, David Lisnard dans le rôle de l’outsider libéral.
En tout cas, rien ne dit à ce jour que l’on se dirige vers une candidature unique, on en est loin. Il faudrait qu’Édouard Philippe rassemble tous les macronistes, ce n’est pas gagné, il est trop à droite pour certains. Il faudrait qu’il élargisse ce rassemblement à LR, et là on voit qu’il y a des snipers qui l’attendent sur le chemin. On les a vus eux aussi faire leur numéro de charme au Salon de l’Agriculture, on les a vus les Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand, David Lisnard... Tous à l’offensive. Le coussin de velours avec la clé de l’Élysée posée dessus, on n’y est pas encore.
