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ÉDITO - Relance du nucléaire : Une "faillite française", dénonce Alba Ventura

L'Assemblée nationale a entamé lundi 13 mars des débats enflammés sur le projet de loi de relance du nucléaire.

La centrale nucléaire de Penly, sur la côte de la Manche.
La centrale nucléaire de Penly, sur la côte de la Manche.
Crédit : Lou BENOIST / AFP
ÉDITO - Relance du nucléaire : une "faillite française", selon Alba Ventura
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Le projet de loi sur le nucléaire est examiné cette semaine à l'Assemblée nationale. Le Sénat a déjà voté ce texte. Est-ce que cela veut dire que les politiques ont fini avec leurs atermoiements permanents sur l'énergie nucléaire ? Pas tous. Mais on voit bien qu'aujourd'hui le message sur le nucléaire, c'est en avant toute. 

Et je voudrais d'ailleurs saluer le travail considérable qui a été mené à l'Assemblée, parce qu'on a dit suffisamment de mal des débats pendant la réforme des retraites, pour cette fois, rendre hommage au travail de fond qui a été réalisé par la commission d'enquête sur le nucléaire avec de nombreuses auditions. Et ce n'est pas fini puisque jeudi, ce sera au tour de Nicolas Sarkozy et de François Hollande. 

C'est un travail très éclairant qui a montré comment on a démoli un outil industriel pour des raisons politiques, parce qu'elle est là l'explication de la perte de notre souveraineté énergétique. D'ailleurs, il faut réécouter l'audition d'Arnaud Montebourg, qui n'a pas fait de cadeaux à ses amis de gauche, et notamment à François Hollande. 

Mais le fait est que la gauche depuis Jospin et les écolos, puis ensuite avec Hollande et un accord signé avec Martine Aubry, Cécile Duflot pour réduire de 50 % la part du nucléaire a cassé l'outil industriel. C'est une faillite française. Le nucléaire français a souffert d'une défiance générale ensuite, qui a failli nous coûter très cher.

Demi-tour de Macron

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Mais Emmanuel Macron a fait demi-tour. Enfin, tardivement. C'est lui qui a arrêté Fessenheim quand même. C'était une décision de Ségolène Royal. Mais Emmanuel Macron n'avait pas vraiment d'opinion. D'ailleurs, souvenez-vous qu'à l'époque de l'annonce de la fermeture de Fessenheim Macron, Philippe, Borne, qui était ministre de l'Écologie, n'étaient pas peu fiers. Et puis il a fallu faire machine inverse avec la guerre en Ukraine, l'arrêt du gaz russe et la nécessité d'un changement radical pour décarboner. 


Le président Macron, à la fin de son premier quinquennat, s'est rendu à l'évidence qu'il n'avait pas pris le bon chemin. Le résultat, c'est que depuis 20 à 30 ans, on a diabolisé le nucléaire, on a perdu des compétences, on n'a pas renouvelé les postes d'ingénieurs, on n'avait pas l'information. Est-ce que vous avez vu que tout d'un coup, maintenant, on fait la semaine des métiers du nucléaire ? Oui, et c'est 10.000 à 15.000 postes par an à venir. Oui, on repart presque à zéro.  

Va-t-on miser majoritairement sur le nucléaire dans notre pays ? Alors là, voyez-vous, ce serait bien de faire du et en même temps à fond sur le nucléaire, mais à fond aussi sur les énergies renouvelables. Ce qui est sûr, c'est qu'on n'aura pas d'ici à dix ans 100 % énergies renouvelables. Ce n'est pas possible. C'est ce que veulent faire croire les écolos et les insoumis, mais ce n'est pas possible. L'autre certitude, c'est que notre besoin en électricité va exploser. C'est l'Adem qui le dit. Il va nous falloir 40 à 50 % d'énergie en plus dans les 10 à 15 ans qui viennent. Donc on est au début d'une longue course contre-la-montre qu'il va falloir développer : solaire, éolien, hydrogène, avec du gaz bien sûr. De nouveaux réacteurs vont être construits, mais il ne faut pas faire du nucléaire à n'importe quelles conditions. Et est-ce qu'on va être capable de maintenir des centrales en bon état ? Le moment est vraiment crucial parce qu'il faut que l'enjeu énergétique et climatique se rejoignent. 

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