Nous nous étions quittés vendredi 7 avril dans un drôle de climat entre la Première ministre Elisabeth Borne et le président Emmanuel Macron. Est-ce que le week-end pascal a-t-il permis d'apaiser les relations ? Pas sûr que ça a été un week-end de fiançailles. Car quoi que les uns et les autres disent, il y a quand même du tirage entre Matignon et l'Élysée.
On a une Première ministre qui, dans une opération de presse, puisqu'elle s'est confiée quand même à des journalistes, a appelé à respecter "une période de convalescence" pour faire retomber la pression avec les syndicats, et notamment Laurent Berger, de la CFDT. C'est-à-dire qu'elle parle de convalescence comme Laurent Berger a parlé de faire une pause. Sauf que l'un veut en préalable le retrait de la réforme des retraites, l'autre pas.
Respecter une période de convalescence et refixer un cap, elle est allée jusque-là, Elisabeth Borne. Le recadrage de l'Élysée est parti de Chine aussi sec, en rappelant que le cap a été fixé lors de l'interview de 13h le 22 mars. Comme un air, vous savez, "je décide, il exécute" à l'époque de Chirac et Sarkozy.
Quand on parle de convalescence, que veut-elle dire exactement ? Elle veut dire que si le gouvernement et le président sont en rupture avec les syndicats, rien n'avancera. Elle veut dire 'arrêtez. On va avoir besoin d'eux pour la suite. On va devoir travailler avec eux'. Et Élisabeth Borne a le sentiment d'être prise en tenaille entre un Macron exaspéré par Berger. (L'expression "crise démocratique" lui est resté en travers de la gorge). Et puis un Berger ulcéré depuis le 49.3. Elle pense qu'il faut absolument temporiser. Elle veut s'acheter du temps. Quand Emmanuel Macron veut continuer tambour battant.
Comment tout cela peut-il finir ? Elisabeth Borne n'est pas une frondeuse. C'est plutôt quelqu'un de loyal. Mais dans ce moment de crise, elle a choisi de redire pourquoi elle a été nommée pour son expérience de la négociation, pour sa méthode, pour le dialogue social. Alors attention, ce n'est pas une tendre, mais l'idée de la mettre à Matignon, c'est parce qu'elle était plutôt expérimentée avec des syndicats et aussi plutôt de gauche.
Alors, est-ce que ce qui s'est passé hypothèque son avenir, ses chances de rester à Matignon ? En tout cas, c'est la conviction profonde d'Elisabeth Borne qui s'est exprimée. Elle a dit au président : 'monsieur le président, je vous respecte, mais j'ai dit ce que j'avais à dire'. Pour elle, la crise sociale a montré un pays usé, des Français résignés et elle pense qu'il ne faut pas en rajouter. On verra si ce message infuse ou pas.
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