Cibler les électeurs à l'aide de données et de l'intelligence artificielle... Si Barack Obama en était le précurseur en 2008, de nombreux candidats à la présidentielle 2022 ont adopté ces méthodes à l'approche de l'élection. L'objectif : trouver les indécis et cibler des quartiers, le tout en fonction des affinités électorales. Ce mercredi 23 février, RTL vous explique comment cela fonctionne.
À Bordeaux par exemple, des militants LaREM procèdent à une session de porte-à-porte durant laquelle l'intelligence artificielle va fortement aider. Car si cette séance de tractage semble classique, tous les yeux sont rivés sur l'application "Je m'engage". Le groupe suit alors un parcours prédéfini "pour inciter les Bordelais à s'inscrire sur les listes électorales", explique Aziz, à la tête de l'équipe.
Le principe est simple : "j'allume l'application, elle me géolocalise et me dit les portes auxquelles je dois aller frapper, grâce à une carte créée à partir des listes électorales où on a une sociologie qui nous est plutôt favorable", détaille-t-il.
L'application propose un dialogue quasiment sur mesure, adapté à la cible, que ce soit les retraités, les jeunes ou encore les abstentionnistes. Résultat, l'accueil est souvent positif, et miracle de l'intelligence artificielle, le logiciel s'enrichit sans cesse en récupérant des informations lors des discussions. Aziz prend ainsi discrètement des notes sur les profils à chaque fois, puis les données sont envoyées au siège du parti à Paris.
Il existe les applications créées par les partis, mais dans d'autres cas, des start-up vendent leurs services aux candidats, grâce à d'immenses bases de données. Il y a notamment l'application Poligma qui recense "près de 4.000 variables territoriales", selon son créateur Stéphane Boisson.
Par exemple : je suis candidat, je me rends à Belfort et fais une réunion publique sur le thème du transport. Sur l'écran, une carte rue par rue apparaît alors, avec les habitudes de la population. Selon le patron du logiciel, tenu à la confidentialité, plusieurs partis utilisent son logiciel. Il affirme également être déjà sollicité pour les législatives.
L'exemple le plus concluant concernant l'efficacité de ces méthodes pour obtenir des voix est celui de Barack Obama en 2008. En France, la campagne sur laquelle on a le plus de recul est celle de François Hollande en 2012. Les socialistes ont alors ciblé 20.000 bureaux de vote qui pouvaient faire basculer l'élection. Résultat, du moins à en croire le parti, 0,6 point de plus. Étant donné l'écart avec Nicolas Sarkozy à l'époque, cela a constitué un précieux bonus.
Désormais tout le monde s'y met. Selon nos informations, l'équipe de Valérie Pécresse est friande de "Nation Builder", le même logiciel de cartographie électorale que Barack Obama. Du côté d'Éric Zemmour, l'application de ciblage Épervier a été créée. La France Insoumise a elle aussi un logiciel maison nommé "TokTok", dont l'objectif est de cibler les quartiers où se trouvent les hésitants.
En ces temps, où il est difficile de trouver des militants, les logiciels semblent donc se substituer au manque de bras.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte