Ce que nous a montré la journée de ce mardi 30 novembre avec notamment l'officialisation de la candidature d'Éric Zemmour et la panthéonisation de Joséphine Baker, c’est qu’en ce début de campagne présidentielle, les candidats ou futurs candidats nous plongent dans l’Histoire.
Dans toute élection présidentielle, les références à l’Histoire, avec un grand H, sont permanentes. Mais cet automne, l’Histoire est célébrée, instrumentalisée et même tordue comme jamais. Parmi les candidats, chacun court après son récit national, chacun pioche dans l’Histoire pour se construire une stature, assoir ses raisonnements ou conforter ses idéologies. Quitte à la réécrire allégrement.
Les candidats nous plongent dans le passé, faute de nous éclairer sur l’avenir. La journée de mardi était stupéfiante. Nous avons eu une très mauvaise caricature du général De Gaulle par Éric Zemmour pour l’annonce de sa candidature et la panthéonisation de Joséphine Baker par Emmanuel Macron. Aucune comparaison possible mais pour le contraste, nous avons été servis. Pour la finesse, nous repasserons.
Désormais, tout le monde s’est approprié, plus ou moins honnêtement, ces grandes figures ou ces personnages historiques. En faire des symboles ou des marqueurs politiques revient à les banaliser ou les salir. À force de référence, l’histoire finit par être dévoyée.
Ces références historiques sont abordées par les personnalités politiques car elles sont toutes persuadées que nous nous sentons dépossédés et déclassés. Dépossédés de nos traditions, de notre destin, de nos libertés, de nos religions. Qu’un tabou sur l’immigration nous aurait empêché de traiter cette question.
Il faudrait répondre à ce sentiment, à ce "c’était mieux avant", par une Histoire sublimée. Pour emporter nos suffrages l’année prochaine, il n’y aurait qu’un seul subterfuge : nous faire rêver, rêver d’une fierté retrouvée, nous promettre la fin de nos humiliations historiques et nous réconcilier…
Faute d’idées vraiment détonantes pour l’instant, les candidats convoquent l’Histoire, dernier refuge pour retrouver une union nationale perdue. Cette idée de récit national est largement partagée et Emmanuel Macron lui-même y adhère depuis longtemps. Après l’annonce de sa candidature en novembre 2016, il s’était rendu à la nécropole des rois de France, à la basilique de Saint-Denis, avant d’y retourner après son élection.
En recherche de racine, d’inspiration et de clivage, tous ces candidats ou futurs candidats veulent, avec la grande Histoire, faire accepter leurs petites histoires.
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