ÉDITO - Natalité : les propos de Sandrine Rousseau sont "délirants", selon Alba Ventura
Selon la députée écologiste de Paris, Sandrine Rousseau, "l'utérus des femmes n'est pas une affaire d'État".
Sandrine Rousseau est montée au créneau contre le "réarmement démographique" prôné par le président de la République. "Il n'y a pas d'enjeu national à faire des enfants", dit la députée écologiste. Le problème est de savoir qui parle ? Est-ce Sandrine Rousseau, la députée écologiste, ou Sandrine Rousseau, la prof d’économie ?
Parce que, dire comme elle l’a fait hier que la "baisse de la natalité est rassurante", de la part d’une écologiste, on peut l’entendre. C’est une vieille position des écolos, depuis les années 60 qui s’appuie sur le modèle de la décroissance et qui consiste à dire qu’on est trop nombreux sur Terre, que le principal danger pour la planète, c’est l’épuisement des ressources.
Et donc, plus il y a d’humains, plus on épuise les ressources, donc moins il y a d’enfants, moins on sollicite la planète. Pour Sandrine Rousseau, tout se tient : moins il y a d’enfant, moins il y a de problèmes sociaux. C’est moins d’allocations, c’est moins de dépenses pour les crèches, pour les écoles...
"Pas d’enjeu national à faire des enfants"
Là où Sandrine Rousseau est un peu (pour ne pas dire carrément) délirante, c’est lorsqu’elle explique qu’en tant qu’économiste "la baisse de la natalité est une bonne nouvelle". Sa retraite ? Qui va lui payer ? Elle, qui plaide pour la retraite à 60 ans ? Elle a prévu de vivre d’amour et d’eau fraîche entre 60 et 80 ans ? Non, il faut être un peu sérieux !
Cela dit, je note que la veille de la conférence de presse du président Macron, elle s’inquiétait de voir que le gouvernement ne prenait la baisse de natalité au sérieux. Et comme par hasard, le lendemain de la conférence de presse, après les annonces d’Emmanuel Macron, elle expliquait qu’"il n’y avait pas d’enjeu national à faire des enfants".
La prolongation du système de l’État providence repose sur l’activité, sur les travailleurs, cela suppose de renouveler les générations, donc de faire des bébés
Alba Ventura
N’en déplaise à madame Rousseau, la prolongation du système de l’État providence repose sur l’activité, sur les travailleurs, cela suppose de renouveler les générations, donc de faire des bébés. Et pour renouveler les générations, il faudrait faire - comme le disent les statistiques - 2,1 enfants par femme. Or, on n'en fait même pas 1,7.
Mais Sandrine Rousseau, l’économiste, a la solution puisque, pour elle, il faut s’appuyer sur l’immigration (ce qui est déjà le cas), il faut taxer les riches, et taxer les robots.
3 millions de Français qui sont touchés par l’infertilité
Ce qui a, par ailleurs, choqué les féministes, c'est le plan contre l'infertilité. Elles le vivent comme une injonction. Oui, mais ça, c'est leur problème. Non mais de quoi parle-t-on ? Il ne s’agit pas d’entraver le droit à disposer de son corps. Nous sommes libres de vouloir ou de ne pas vouloir d’enfants, d’en avoir quand nous le souhaitons et d’être aidé pour les concevoir lorsque c’est difficile.
Il y a plus de 3 millions de Français qui sont touchés par l’infertilité et donc prendre en compte l’infertilité serait une injonction patriarcale ? Ce serait pourtant un beau sujet pour les féministes, de se pencher sur le sort de ces femmes qui ont tant de mal à avoir un enfant.
- Comment expliquer la montée de l’infertilité chez les hommes ?
- Natalité : comment se classe la France au niveau européen
- Emmanuel Macron : congé de naissance et politique nataliste, le président s'attire les critiques de la gauche
- Baisse de la natalité : la libido des plus jeunes en cause ?
- Les infos de 5h - Natalité : les femmes font des enfants de plus en plus tard
