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Le Premier ministre, Michel Barnier, à l'Assemblée Nationale, le 15 octobre 2024.
Crédit : ALAIN JOCARD / AFP
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Le Premier ministre Michel Barnier a déclaré mardi vouloir "savoir" ce que les groupes Auchan et Michelin, qui prévoient de fermer plusieurs sites menaçant des milliers d'emplois, ont fait "de l'argent public qu'on leur a donné". Cette réaction relève de la "petite politique".
En tant que Premier Ministre sans majorité, Michel Barnier se trouve impuissant face aux décisions d'entreprises privées confrontées à des difficultés structurelles. Sa déclaration apparaît comme de la démagogie, sans réelle chance d'influencer l'issue. Ces plans sociaux, touchant des marques emblématiques du patrimoine français, sont évidemment bouleversants, mais Barnier ne peut rien y changer. Cependant, il ne peut pas non plus rester silencieux, et c'est tout le problème dans la grande Commedia dell'arte politique.
Auchan a précisé avoir bénéficié de 83 millions d'euros de crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) entre 2013 et 2018, transformés en baisses de charges. La grande distribution a largement profité du CICE et des allègements de charges, en raison de nombreux petits salaires. Michelin, de son côté, a reçu 42 millions d'euros de crédit d'impôt recherche (CIR), permettant d'employer 3.000 chercheurs à Clermont-Ferrand, tout en investissant 1,2 milliard d'euros annuellement dans la recherche.
Oui, mais surtout, ça ne sert à rien de pleurer sur le lait renversé comme le fait Michel Barnier et tous les élus de gauche. Aucune contrepartie n'est exigée par l'État pour les aides publiques accordées aux entreprises, ce qui irritait déjà Arnaud Montebourg lorsqu'il était ministre.
Si l'on souhaite supprimer ou récupérer des aides publiques, cela doit être prévu en amont, et non après l'annonce d'un plan social. C'est comme frotter la lampe d'Aladin et réaliser après coup qu'on a mal formulé son vœu. Cela ne sert à rien.
Il n'y a pas de contreparties exigées en amont, car ces aides visent à préserver les emplois restants et à maintenir la compétitivité de la main-d'œuvre française. Michelin emploie encore 19.000 personnes en France et Auchan 55.000.
Si, en simplifiant la vie des entreprises et en réduisant les normes. Chez Michelin, l'achat de caoutchouc bio-sourcé, bénéfique pour l'environnement, coûte 150 à 200 millions d'euros pour certifier le respect des normes environnementales.
On peut aussi exiger un bon reclassement des salariés licenciés. C'est envisageable dans un bassin comme Cholet, où le chômage est inférieur à 5 %. Michelin a supprimé 618 emplois à La Roche-sur-Yon il y a cinq ans, mais plus de 640 emplois ont été recréés sur place, avec des fonds versés par le groupe. C'est plus efficace qu'une aide publique, qui agit souvent comme du valium, retardant l'inévitable sans réellement sauver des emplois.
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