L'énergie est le secteur sur lequel Kamala Harris et Donald Trump sont les plus divergents, et en particulier sur les hydrocarbures, le pétrole et le gaz. Aux États-Unis, il existe des gisements considérables de schiste au Texas et au Nouveau-Mexique. Cette zone, appelée le bassin permien, a fait du pays le premier producteur mondial, de loin, devant l'Arabie saoudite et la Russie. L’Europe achète d’ailleurs ce gaz de schiste, et c’est ce qui l’a sauvée.
D'un côté, il y a Donald Trump qui veut pousser à fond cet avantage sur l’exploitation des gaz et des pétroles de schiste. Il a la reconnaissance du ventre car le secteur pétrolier est le premier contributeur à sa campagne. Puis, de l'autre côté, Kamala Harris est plutôt dans la lignée de Joe Biden qui n'est pas anti-pétrole. Les grands groupes pétroliers comme Chevron ne se sont jamais aussi bien portés que sous Joe Biden. Mais les démocrates considèrent qu'il faut réglementer le secteur notamment dans le cadre de l'accord de Paris. Donald Trump l'avait quitté mais Joe Biden y était revenu.
Tout se concentre sur les énormes fuites de méthane provoquées par l’extraction de l’or noir. Le méthane provoque un réchauffement plus important que le carbone. Le seul secteur pétrolier américain aurait des émissions équivalentes à celles de la moitié des foyers américains, une vraie catastrophe environnementale d'autant plus regrettable qu'il y a des solutions techniques.
Joe Biden a fait passer des règles récemment qui obligeraient les sociétés à limiter ces émissions à partir de 2026. Donald Trump n'en veut pas de ces règles.
Les grands pétroliers, quant à eux, ne sont pas hostiles à ces règles, à l'instar de TotalEnergies qui s'est dit en faveur de leur maintien aux États-Unis. Faute de cela, l'industrie pétrolière sera diabolisée, expliquait Patrick Pouyanné au Financial Times. En revanche, les petits producteurs sont contre à cause du coût de la dépollution qu’ils auraient à subir.
Du côté du secteur des énergies renouvelables, les patrons et les syndicats attendent avec beaucoup d'anxiété les résultats de l'élection. Il faut savoir que le secteur de l’énergie renouvelable américaine est devenu le premier au monde, grâce à une politique d’incitation fiscale très favorable de la présidence de Joe Biden.
Si le candidat républicain remportait l'élection, la filière renouvelable pourrait être menacée. Donald Trump a déjà annoncé que s'il gagnait, il mettrait immédiatement un terme aux projets d'éoliennes en mer. Et c'est le dispositif d'incitation fiscale lui-même, l’Inflation Reduction Act lancé par Joe Biden il y a deux ans, qui serait condamné par Donald Trump parce qu’il le juge inutile et coûteux. Ce dispositif a rapporté 450 milliards de dollars d'investissements privés dans le secteur des énergies renouvelables aux États-Unis.
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