ÉDITO - Mandat présidentiel : "Le quinquennat est mort, vive le septennat !", estime Anne-Charlène Bezzina
Le 2 avril prochain, le quinquennat fêtera ses 25e anniversaire. Dans son édito du 27 février, la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina considère que la réduction du mandat présidentiel de sept à cinq ans n'a pas été une bonne idée.
Je crois qu'il faut accepter d'apprendre de ses erreurs. En effet, les bienfaits du quinquennat, on nous les avait vendus. Ils ont été battus en brèche un à un. D'abord, il devait éviter la cohabitation, parce que l'idée était de considérer qu'en plaçant les législatives quelques semaines après les élections présidentielles, les Français seraient enclins à choisir les députés de la même couleur politique que leur président. Sauf que cette logique ne fonctionne pas quand le président dissout l'Assemblée nationale et que les électeurs choisissent de casser une logique de majorité.
Le quinquennat devait aussi créer, précisément, un régime majoritaire dans lequel les Français se retrouvent. C'est loupé, vu le niveau d'abstention et de fracturation de l'électorat, au point qu'il crée dans l'Assemblée des majorités relatives, voire super relatives.
Pire encore, à l'usure, le quinquennat a vassalisé l'élection législative, en la plaçant quelques semaines après la présidentielle. Il a hyper-présidentialisé un président déjà jupitérien, et a tué au passage le Premier ministre.
Je pense que la solution réside dans le septennat unique qui pourrait nous réconcilier avec les élections législatives en ayant la vertu de couper en deux le mandat du président, ainsi interdit de réélection et contraint à des résultats plus rapides et plus probants. Si l'on souhaite une autre politique, on se sert des élections législatives.
Après tout, sept ans c'est moins long que les deux mandats du président américain, huit ans, et les deux mandats des présidents français, dix ans. Après 25 ans de règne du bloc majoritaire, il est maintenant temps de passer à autre chose. Le quinquennat est mort, vive le septennat !
- ÉDITO - Retraites : Que le gouvernement "quitte la table des négociations" du conclave, demande Bezzina
- ÉDITO - Agriculture : "La France a souvent une propension assez désastreuse à se tirer une balle dans le pied", regrette Saporta
- ÉDITO - Mulhouse : "Il serait temps que la protection des citoyens passe avant le respect des droits des terroristes", estime Saporta
- ÉDITO - Charge mentale : "Cette piètre répartition des tâches ménagères, ça m'épuise comme si j'étais un homme !", lance Saporta
