ÉDITO - Législatives : le grand oral des candidats "va être la foire au grand n'importe quoi", selon Alba Ventura

Les représentants des principaux partis dans la course aux législatives présentent jeudi leur programme devant les organisations patronales. Selon Alba Ventura "ce n'est plus entendable, ces partis qui veulent tous dépenser sans financer".

Le Medef soutient la proposition de son président de sortir de la convention 158 de l'OIT (illustration).

Crédit : ERIC PIERMONT / AFP

ÉDITO - Le grand oral des candidats devant les patrons

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Ce jeudi matin a lieu devant le patronat, le grand oral des politiques en pleine campagne des législatives. Chacun va venir présenter son programme et visiblement le patron du Medef, Patrick Martin, est très inquiet. Il y a de quoi parce que ça va être la foire au grand n'importe quoi. Les patrons qui aiment plutôt la stabilité, se méfient de l'addiction à la dépense de nos politiques. Et ils ne vont pas être déçus, notamment avec le front de gauche, parce que selon que l'on soit gauche modérée ou gauche France insoumise, on ne compte pas pareil.

La socialiste Valérie Rabault table sur un programme à 106 milliards, alors que chez les Insoumis, on dit que c'est très insuffisant. Le programme de Jean-Luc Mélenchon en 2022, c'était 250 milliards. Mais même 106 milliards dans un pays à la renverse, ce n'est pas sérieux. Sur le papier, un Smic à 1.600 euros, tout le monde achète, sauf que lorsque l'économie est fragile, vous allez demander à un patron de PME ou plus encore de TPE d'augmenter le Smic de 14% ? Le résultat, c'est qu'il va licencier ou qu'il ne fera pas l'embauche qu'il avait prévu. Le problème de la gauche et des Insoumis, c'est qu'ils raisonnent toujours en pensant qu'un patron est un patron, mais tout le monde n'est pas au CAC 40. Il y a près de 5 millions d'entreprises en France, il est bon de le rappeler.

Comment ça se finance tout ça ? Le front de gauche a déjà annoncé 50 milliards d'impôts. C'est ce qu'avait fait d'ailleurs François Hollande : le choc fiscal, près de 50 milliards, lui aussi, de prélèvements pour les ménages. On connaît le résultat. François Fillon avait aussi augmenté les impôts de 15 milliards. Mais pour revenir à la gauche aujourd'hui, 50 milliards d'impôts, ça ne couvre pas les 106 milliards de dépenses. Et visiblement, ce n'est pas avec la progression de la réforme des retraites qu'ils vont y arriver.

Parce qu'au front de gauche, ils ne sont pas tous d'accord, là encore. On va vers un retour à 60 ans, ça c'est ce que disent les Insoumis. En fait, il n'y a rien dans le programme du front de gauche qui peut réellement soutenir la croissance ou redresser le pays. À gauche, comme au Rassemblement national d'ailleurs, tout le monde se retranche en disant qu'une fois à Matignon, ils regarderont les comptes, ils verront ce qu'il est possible de faire, mais on connaît déjà l'état des finances du pays. Ce n'est plus entendable, ces partis qui veulent tous dépenser sans financer.

Du côté de la majorité présidentielle, ce n'est pas tout à fait la même chose mais ce n'est pas glorieux du côté de nos comptes publics. Ce que l'on voit chez les Macronistes, c'est surtout beaucoup de mesures que l'on recycle. C'est du marketing.

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