ÉDITO - Législatives 2024 : "Le Président essaie de se faufiler dans un trou de souris" observe Alba Ventura

Décidément, Emmanuel Macron ne se lassera jamais d’imaginer des combinazione, ou de provoquer des coups politiques ! Quand on pense qu’il a confié à un grand patron à propos de sa dissolution qu’il avait (dit-il) imaginée depuis longtemps. "Je leur ai balancé ma grenade dégoupillée dans les jambes. Maintenant, on va voir comment ils s’en sortent." On se dit que la grenade, il se l’est surtout fait exploser au visage !

Mais cela ne l’empêche pas de rester combatif, de rester "Mister Cool", comme dimanche lorsqu’on l’a vu aller voter en casquette, jean et lunettes de James Bond. Et hier, lorsqu’il a réuni à l’Élysée les cadres de la majorité et quelques-uns de ses ministres, il leur a dit de ne pas se tromper d’ennemi, c’est le RN qui peut prendre le pouvoir, personne d’autre.

Ce qu’il savait le 9 juin au soir des Européennes. Le RN était déjà en position de devenir le premier parti de France. Mais là, ce qu’il a dit à ses proches, c’est de frapper plus fort contre le RN. Et de regarder s’il n’y a pas une voie de passage avec tous ceux qui appartiennent à l’arc républicain. On retrouve le Macron tacticien.

Vers une grande coalition

Il est prêt à aller assez loin, pour faire une grande coalition. Pour faire exploser les digues des partis. Une grande coalition qui irait quasiment des communistes, des écologistes, des socialistes, ce qui ne manque pas de sel après s’être exclusivement tourné vers la droite LR au moment des réformes des retraites et de la loi immigration. Bien sûr, cette coalition irait jusqu’aux LR, à l’exception d’Éric Ciotti et ses amis.
 
La grande question (les deux questions) c’est : qui acceptera ? Et pour faire quoi ? Parce que vous prenez un socialiste qui a signé le programme du Nouveau Front populaire, par exemple François Hollande et un élu Horizon, proche d’Edouard Philippe ou un Xavier Bertrand, ils n’ont pas vraiment les mêmes objectifs sur la retraite, sur la fiscalité, ou même sur la délinquance. 

Vers une nouvelle dissolution ?

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Ils se retrouvent sur des valeurs, mais pas sur un programme ! Est-ce qu’Emmanuel Macron est prêt à renoncer à tout ce qu’il a fait pendant 7 ans pour faire entrer des socialistes et des écologistes dans un gouvernement ? Et puis au-delà du programme, il y a sa personne qui a épuisé depuis longtemps tout son capital auprès d’une partie de la gauche et de la droite.
 
Je dis que le Président essaie de se faufiler dans un trou de souris. Alors que beaucoup dans son entourage ne croient pas à une majorité "rebricolée", lui se dit qu’il y a toujours une raison d’y croire. Et si ça ne marche pas, dans toutes les confidences qui nous sont faites, il y a une dernière idée : une nouvelle dissolution dans un an.

Dire aux français, vous allez voter dimanche, mais quoi qu’il arrive, on recommencera l’année prochaine, c’est la pire idée franchement. Ceux qui propagent cette idée, prennent une responsabilité considérable, parce que c’est dire aux électeurs que leur vote ne compte pas. Il n’y a pas meilleure façon que de gonfler les effectifs du RN.

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