ÉDITO - Législatives 2024 : Emmanuel Macron espère "que la cohabitation lui redonne du pouvoir", selon Alba Ventura

Emmanuel Macron sera à Bruxelles ces 27 et 28 juin à l'occasion d'un Conseil européen. Le Président slalome entre ses activités officielles et la campagne des législatives dans laquelle il est assez offensif.

Viktor Orban et Emmanuel Macron à Bruxelles en mars 2024.

Crédit : Sameer Al-Doumy / AFP

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Quand bien même des figures de la macronie lui ont soufflé qu’il était préférable de ne pas trop s’en mêler. Quand bien même les candidats en campagne ont fait savoir qu’ils ne souhaitaient pas la visite présidentielle, ni même sa photo sur les affiches. Quand bien même certains lui ont fait comprendre lourdement comme le Premier ministre Gabriel Attal ou façon bazooka comme l’ancien Premier ministre Edouard Philippe. Emmanuel Macron fait comme si de rien n’était !

Il écrit une lettre aux Français (qui est d’ailleurs passée inaperçue). Il inaugure le prolongement de la ligne 14 du métro, il s’exprime dans un podcast. Il parle des législatives dans tous ses déplacements, que ce soit sur l'île de Sein pour l’appel du 18 juin, ou au G7 en Italie. Il parle, il parle, il parle. Il vit sa vie de président. Tout en alertant sur un risque de "guerre civile" si les extrêmes arrivaient au pouvoir. Un président ne devrait pas faire ça !

Sur la guerre civile, ce n’est pas le rôle d’un président d'allumer des feux. Le rôle d'un président, c'est de respecter le résultat des urnes et de calmer le jeu. C’est étrange cette image que le président renvoie. À certains moments, il a l’air de penser que la situation n’est pas si grave. À d’autres, il voit le pire arriver.

Un coup tactique ?

Il donne l’impression d’un président à contre-temps. Un président qui n’écoute rien ni personne. Qui ne peut pas s’empêcher de se mêler de tout d’être au centre du jeu comme Jean-Luc Mélenchon. Parlez de moi, même en mal, mais parlez de moi.

Son idée de dissolution, c'était pour mettre le RN au pied du mur. Le prendre de court, comme le raconte un proche de l’Élysée : "Emmanuel Macron nous a dit qu’il était conscient du risque, mais que si le RN arrivait au pouvoir, il pouvait leur casser les pattes". Un coup tactique, avec l’assurance pour lui de rester aux manettes.

Il aura le pouvoir d’écarter un ministre qui ne lui plaît pas. D’écarter des ordonnances. C’est toujours lui que l’on verra dans les sommets internationaux, aux côtés de son nouveau Premier ministre. C’est cela au fond qu’espère Emmanuel Macron, que la cohabitation lui redonne du pouvoir.

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