Emmanuel Macron s'est exprimé mardi 14 juin depuis l'aéroport d'Orly où il décollait pour la Roumanie. Débarrassons-nous déjà de la forme. La forme : c’est l’image. Cinq minutes de discours sur le tarmac, devant l’avion, quelques instants avant de décoller pour les Carpates.
Le tarmac pour les prises de parole, c’est dans l’urgence, pour les moments graves, "c’est la guerre". Là, il s’agit de parler des élections de dimanche prochain et les communicants n’ont pas fait dans la dentelle. Pas assuré d’avoir une majorité, Emmanuel Macron doit re-dramatiser l’enjeu et mobiliser un électorat qui a pris le rendez-vous à la légère.
Tout est surligné, l’image comme le propos, avec son appel à un sursaut républicain. Il faut re-dramatiser parce que le résultat de dimanche soir est doublement inquiétant pour le chef de l’État. Tout indique qu’il sera à la merci de ses partenaires - Horizons de son ancien Premier ministre et le MoDem de François Bayrou - ou même pire qu’il devrait composer avec les Républicains.
Emmanuel Macron déteste la contrainte. Il serait coincé à l’Assemblée. Mais il y a plus préoccupant encore. Tout le monde a compris dimanche soir que le grand bluff de Jean-Luc Mélenchon était terminé. Il ne sera jamais Premier ministre, ce qui, tout d’un coup, fait beaucoup moins peur.
L’électorat d’Emmanuel Macron, qui ne s’est déjà pas beaucoup mobilisé dimanche dernier, risque de se mobiliser encore moins. Le chef de l’État est donc obligé de redramatiser la situation. Emmanuel Macron a pris la mesure des résultats de dimanche 12 juin et il pare donc au plus pressé.
La République et l’intérêt supérieur de la nation sont convoqués pour demander une majorité solide pour appeler à voter pour les candidats de la majorité sortante dimanche. Tout autre choix serait synonyme de chaos. Emmanuel Macron cible ses propos. Face à une extrême gauche en forme, il coche les mots clés qui parlent à la droite : l’ordre, la sécurité, le travail, l’Europe, la défense de vos économies…
Il s’agit de faire peur puis de rassurer l’électorat notamment le plus âgé. "Il ne faut pas rajouter un désordre français au désordre mondial", a prévenu Emmanuel Macron. C’est la menace de la chienlit juste avant de quitter la France pour quelques jours. De la scène du tarmac, nous dirons qu’elle est moins improvisée que moyennement inspirée.
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