ÉDITO - La montée du populisme en Europe "condamne Macron à faire l'acrobate", selon Ventura

Giorgia Meloni a enfin été reçue à l'Élysée. La présidente du conseil italien avait tenté plusieurs fois de rencontrer Emmanuel Macron, mais ce dernier ne s'est pas pressé pour l'inviter. Il s'agissait d'ailleurs plus d'un entretien un peu "vite fait, bien fait" qu'un véritable accueil. 

On avait l’impression qu’Emmanuel Macron n’avait pas envie se retrouver à côté de la présidente du Conseil italien, sans pour autant déclarer la guerre à l’Italie. Sans parler de "hache de guerre", une véritable distance s'est installée entre les deux pays à cause de gros désaccords sur la politique migratoire, donnant lieu à un incident diplomatique. 

Giorgia Meloni ne dit pas qu’Emmanuel Macron est son ami, elle dit plutôt qu'il s'agit d'un partenaire. De plus, elle déteste que la France soutienne l’Arabie Saoudite pour l'Exposition universelle 2030, puisqu'elle a parlé de trahison. Malgré tout, ils ont affiché une sorte "d’entente cordiale". 

Tout n'est pas oublié pour autant, car Macron et Meloni ne sont pas d’accord, ils ne sont pas du même bord et le président français ne souhaite pas afficher de proximité particulière avec une dirigeante issue d’un parti fasciste. Toutefois, Meloni, n’est sûrement pas la dernière du genre avec laquelle il va falloir composer sur le plan européen, notamment suite aux résultats des élections locales en Espagne.

La droite y a conclu dans plusieurs villes un accord de coalition avec le parti d’extrême droite Vox. Partout les populistes gagnent du terrain. En Finlande, le gouvernement de droite a conclu un accord avec un parti anti-immigration et eurosceptique, en Suède, la droite est alliée à l’extrême droite, comme en Lettonie, en Pologne ou en Hongrie

Doit-on trouver de points d’accord, ou est-ce que l’on accepte l’idée que l’Europe s’arrête d’avancer, car elle avance à l’unanimité. Cela condamne Emmanuel Macron à faire l’acrobate. Parler, discuter, négocier avec Giorgia Meloni au plan européen et en même temps ne pas légitimer les populistes sur le plan intérieur.