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ÉDITO - "L'État de droit ne doit pas être un État de faiblesse", estime Alba Ventura

Alba Ventura revient sur les propos de Gérald Darmanin, selon qui la loi l'empêche d'expulser 4.000 étrangers dangereux du territoire français.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, le 12 octobre 2023.
Crédit : LUDOVIC MARIN / AFP
ÉDITO - Changer la loi sur l'immigration, vite !
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Alba Ventura - édité par Damien Renoulet
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Gérald Darmanin propose clairement de changer la loi et c'est un message qu'il adresse autant aux Français qu'à la majorité macroniste, notamment l'aile gauche et à la droite (les LR), alors que sa loi immigration arrive prochainement au Sénat.

Aujourd'hui, une majorité de Français n'en peut plus de découvrir quasiment à chaque fait divers impliquant un étranger, que cet étranger était soit en situation irrégulière, soit fiché S, soit dans une famille islamisée ou les trois à la fois... 

Ce qui s'est passé avec Dominique Bernard est la répétition de ce qui s'est passé avec Samuel Paty. Ce n'est plus tolérable. Et ce que dit Gérald Darmanin, c'est d'en finir avec les postures politiques. Il y a un texte sur la table, une nouvelle loi immigration qui durcit les reconduites à la frontière.

Ce texte peut être amendé pour faire plaisir à la droite, mais il faut agir. Si ce texte est une arme législative qui permet de nous protéger, alors il faut l'utiliser sans traîner

"En France, on vous sort par la porte, vous revenez par la fenêtre"

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Une loi suffira-t-elle ? C'est le vrai sujet. Écoutez bien ce chiffre : la France vote une loi immigration tous les deux ans en moyenne depuis 1945. Le droit des étrangers a été réformé 18 fois ces 25 dernières années. En fait, ce qu'il faut, c'est complètement changer l'esprit de la loi. Parce que, ce que l'on voit à Arras, c'est que nous sommes en capacité de surveiller, d'empêcher parfois (45 attentats ont été évités), mais nos services ne peuvent pas être partout et nous ne sommes pas toujours en droit d'expulser... même des gens que l'on sait dangereux (4.000 dit Darmanin). 

La question est de savoir pourquoi le terroriste d'Arras n'a pas été expulsé. On sait qu'il est radicalisé, en lien avec un père islamiste depuis l'étranger. L'un de ses frères est en prison pour un projet d'attentat contre l'Élysée alors que son troisième frère a été condamné à 18 mois de prison pour avoir partagé des contenus terroristes. Pourquoi n'a-t-il pas été expulsé ? Parce qu'il est entré en France avant ses 13 ans. Avouez que c'est absurde !

Des dispositions comme ça, il y en a à tous les coins de rue, et les avocats des associations savent parfaitement les utiliser. Le problème de notre pays, c'est qu'une disposition juridique est sans cesse contredite par une disposition administrative. Vous avez beau être débouté plusieurs fois, il y aura toujours une circulaire qui viendra défaire les recours. 

En France, on vous sort par la porte, vous revenez par la fenêtre. Sans parler de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) qui vient régulièrement faire la leçon. Sans aussi parler du contexte politique qui vient parasiter le travail de la police. 

"Sur notre territoire, il y a des lois et des valeurs"

Je voudrais dire une chose : cette famille devait être expulsée en mars 2014. Elle ne l'est pas parce que les associations et partis de gauche, notamment le PCF, se sont mobilisés. Mais souvenez-vous : nous sommes quatre mois après l'affaire Leonarda, cette jeune kosovare arrêtée dans un bus pour être expulsée avec sa famille. Une affaire qui a ébranlé la gauche et le gouvernement de François Hollande

Est-ce que pour éviter un nouveau scandale, face à la mobilisation de associations, la famille de l'assaillant d'Arras n'a finalement pas été expulsée, alors qu'elle était prête à embarquer dans l'avion du retour ? On peut s'interroger.

Aussi la France est un État de droit. C'est une terre d'asile et c'est précieux. Mais l'État de droit ne doit pas être un État de faiblesse. L'État de droit, ce n'est pas faire n'importe quoi sur un territoire qui n'est pas le vôtre. 

À un moment, il faut réaffirmer les principes : sur notre territoire, il y a des lois et des valeurs. Ces lois et ces valeurs doivent être respectées. Si vous ne respectez pas les lois, vous ne pouvez pas rester. Je défends le maintien d'une jeune Sri Lankaise arrivée à 14 ans qui a eu 15/20 au bac de français et qui est expulsable, car elle vient d'avoir 18 ans. Je défends de la même manière l'apprenti-boulanger plein de mérite et qui est expulsable parce qu'il vient d'avoir 18 ans. 

En revanche, j'ai beaucoup moins de compassion pour ceux qui se retournent contre nous. Et finalement ce que dit Gérald Darmanin au gouvernement, à la majorité, à la droite, aux LR qui font la fine bouche et à une partie de la gauche qui se dit encore républicaine, c'est : il faut une nouvelle loi, il faut aller plus loin, il faut plus de fermeté. Parce que si nous n'agissons pas aujourd'hui, nous serons emportés et vous avec nous en 2027. 

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