En Iran, la répression ne faiblit pas. Déjà 18 personnes ont été condamnées à mort avec les manifestations contre le régime. La France a convoqué le chargé d'affaires iranien à Paris pour lui signifier "sa ferme condamnation". On ne peut pas faire plus sur le plan diplomatique ?
Est-ce qu’on ne pourrait pas rappeler notre ambassadeur en poste à Téhéran ?
"Pour consultations", comme on dit en langage diplomatique. C’est la procédure qui montre que l’on est bien au-delà du désaccord. Rappeler un ambassadeur ça reste rare.
On l’a fait avec les Etats-Unis dans l’affaire des sous-marins australiens pour dire que l’on était très très fâché, on a rappelé Philippe Etienne, qui est reparti au bout de 15 jours. Ce serait geste un fort. Fermer une ambassade, ça non. C’est quasi une déclaration de guerre, mais on pourrait faire revenir notre ambassadeur sauf que c’est quand même très compliqué.
À cause du dossier nucléaire mais pas que. N’oublions pas que nous avons 7 otages là-bas. 7 prisonniers français ou binationaux, que la France essaie de libérer et avoir un ambassadeur sur place c’est absolument indispensable pour négocier.
En toile de fond il y a le nucléaire, on est là aussi en discussion pour éviter que les iraniens se dotent de l’arme nucléaire. Donc rappeler notre ambassadeur, ça apparaitrait aux yeux de l’opinion française et internationale comme un geste fort mais ce n’est apparemment pas l’option retenue aujourd’hui.
Nous sommes au bout des sanctions. Il y a des protestations, des critiques qui sont émises par le sommet de l’Etat. Le président a soutenu les manifestations et a dénoncé les mensonges de Téhéran. Emmanuel Macron a même reçu début décembre 4 femmes iraniennes à l’Elysée. Ce n’était pas rien !
Emmanuel Macron ne pourra pas répondre tout seul
Alba Ventura
À la suite de quoi les Iraniens avaient d’ailleurs convoqué notre ambassadeur. Puis tout récemment, ils ont fermé le plus ancien centre d’Etudes Français, ils ont brulé des drapeaux français devant l’ambassade, en réponse aux nouvelles caricatures de Charlie Hebdo.
On est dans une "agressivité croissante". C’est ce qu’a dit le chef de l’Etat. Pour autant, Emmanuel Macron ne pourra pas répondre tout seul. Pour le moment, plusieurs pays comme l’Allemagne, la Norvège, le Danemark, les Pays-Bas et la Belgique ont convoqué les ambassadeurs iraniens de leurs pays, comme on a fait avec le chargé d’affaires iranien à Paris.
Mais personne n’est encore allé jusqu’à rappeler les diplomates européens en poste à Téhéran. La seule façon de marquer le coup serait de le faire à 27 avec les pays de l’Union Européenne. Pas sûr que l’on y arrive.