Plus d'un élève par classe est en moyenne victime de harcèlement. C'est le résultat de la grande enquête lancée à l'automne dernier auprès de 7,5 millions d'élèves et révélée lundi 12 février par la nouvelle ministre de l'Éducation nationale Nicole Belloubet. On a enfin un état des lieux assez précis. Parce que la prise en compte du harcèlement scolaire remonte à 2011, ça date un peu et on a eu une seule étude depuis. Donc celle-ci vient confirmer que le harcèlement, c’est 5 à 6% d’élèves qui en sont victimes.
Mais au-delà des chiffres et des statistiques, on a surtout - grâce au plan de bataille de Gabriel Attal lorsqu’il a été nommé à l’Éducation nationale - permis aux élèves de libérer leur parole, et c’est un pas énorme qui a été franchi. Parce que le harcèlement scolaire prospère, parce que c’est tabou, parce qu’on a peur ou honte d’en parler... Et là d’un coup, en organisant ce questionnaire dans 38.000 établissements du CE2 à la Terminale, on a mis un grand un coup de pied dans la fourmilière.
Ça ne veut pas dire que tout est réglé, mais on a considéré qu’il était évident d’interroger les enfants et de ne pas seulement attendre les remontées des rectorats, qui ne venaient pas toujours. C’est un changement de méthode radical absolument nécessaire, et il est important que ce type d’enquête soit renouvelé tous les ans.
Les drames que l'on a connus, les suicides, c'était principalement des adolescents. Mais l’étude montre qu’au primaire, on a davantage de cas de harcèlement qu’au collège. On monte à 19% d’enfants qui se sentent en situation à risques. La différence avec le collège est très simple : au collège, il y a une culture de la sanction, il y a des commissions de discipline, et si on peut sortir un collégien, c’est extrêmement rare de "virer" un élève à l’école primaire. Et pourtant, il y en a des caïds de cour de récré.
Il y a une journaliste de Libération qui a écrit une BD justement parce qu’elle estimait que l’école élémentaire était l’angle mort de la lutte contre le harcèlement. C’est Elsa Maudet qui rapportait (après, elle aussi, avoir mené son enquête à l’école), que ce qui revenait fréquemment chez les plus petits, c’était que lorsque l’enfant allait dire à un adulte qu’un autre enfant l’avait embêté, ils étaient tous les 2 punis. Tous les deux renvoyés dos à dos. Sauf qu’en faisant ça, on ne sait pas toujours ce qu’il y a derrière ce qu’on préfère appeler "une chamaillerie".
Je crois que les cours d'empathie ne sont pas un gadget
Alba Ventura
Je sais que ça fait sourire mais dans un mode où les enfants sont cernés par la violence, je crois que les cours d'empathie ne sont pas un gadget, que l’on soit en CM1 ou en 4e. Vous savez, depuis le suicide de Nicolas, ce collégien de Poissy, à la rentrée dernière, le nombre de courriers de familles envoyés au ministère de l’Éducation a été multiplié par 5. Et la plupart ont eu une réponse. On a même changé les formulations de ces courriers pour ne pas paraitre distant. Les rectorats ont été sommés de lister les cas de harcèlement, 150 personnes qualifiées ont été déployées dans les rectorats pour gérer les situations préoccupantes, pour recevoir les familles… Alors évidemment, il faudrait du personnel en plus ou mieux redéployé, on voit bien que de nombreux établissements sont à flux tendus, et on attend avec impatience les infirmières scolaires promises. Mais il y a une volonté de s’attaquer au harcèlement, il y a un plan ambitieux, et on espère que Nicole Belloubet restera bien dans les pas de Gabriel Attal.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte