ÉDITO - "Gabriel Attal sera un Premier ministre VRP, destiné à contrer le Rassemblement national", selon Alba Ventura

La nomination de Gabriel Attal au poste de Premier ministre aurait pour but de limiter notamment la casse aux européennes de juin prochain. Le président veut en faire son arme anti Rassemblement national, installer le match Attal-Bardella, c'est à dire le jeune chef de la majorité face au jeune candidat du Rassemblement national, avec l'objectif de réduire l'écart face au RN. Ce match a commencé pour Gabriel Attal dès sa prise de fonction, dans son discours sur le perron de Matignon, mais aussi lors de son déplacement dans le Pas-de-Calais à la rencontre des sinistrés des inondations. 

À chaque fois, il en a profité pour louer les classes moyennes, ceux qui travaillent, qui se lèvent tôt, ce cœur battant de la France, pile la cible du RN, cette catégorie de Français qui s'est pris la réforme des retraites et l'inflation de plein fouet. C'est dans ce même esprit qu'il est allé rendre hommage aux policiers dans le Val-d'Oise en rappelant : "Je ne conçois pas de société sans ordre et sans règle". Ça va être frontal comme ça jusqu'au 9 juin. 

Gabriel Attal ne va pas seulement faire campagne pour les européennes, mais il va avoir besoin d'un peu de rodage avant d'être pleinement dans ses habits de Premier ministre. En revanche, là où il est complètement à l'aise, c'est sur la communication et c'est à ça qu'Emmanuel Macron va l'utiliser. Tout son travail va consister à faire exister tous les dispositifs, toutes les mesures mal vendues : les indemnités carburant, le bouclier tarifaire, la revalorisation du RSA, la prime adulte handicapé, l'allocation de solidarité pour les personnes âgées, l'extension du prêt à taux zéro... Il sera un Premier ministre VRP et là encore, c'est destiné à contrer le Rassemblement national. 

Le RN s'agace mais ne se braque pas

Selon notre sondage BVA pour RTL, les sympathisants du Rassemblement national ne semblent pas du tout hostiles à Gabriel Attal. Ils sont 52% à avoir une bonne opinion du nouveau Premier ministre. Dans ce sondage, ce qui frappe aussi, c'est l'indifférence marquée pour ce remaniement, par plus de la moitié des sondés. Mais il n'empêche, Gabriel Attal, pour les sympathisants du Rassemblement national, c'est le ministre qui a interdit l'abaya, qui a fait sortir les harceleurs des établissements scolaires, qui a remis de la fermeté et de l'autorité à l'école. 

Chez les parlementaires RN, on s'agace, mais Louis Aliot, le maire de Perpignan, était beaucoup moins mordant mardi sur RTL. Il y a pour le moment assez peu de critiques dans l'entourage de Marine Le Pen.