"Désinvolture, désintérêt, fiasco, coup politique, manque de rigueur...". Voilà ce qui ressort des auditions au Sénat de Marlène Schiappa dans l'affaire dite du "Fonds Marianne". Les sénateurs n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère contre la ministre, c’est effectivement un réquisitoire très sévère. On ne sait pas si les sénateurs avaient aussi envie "de se payer" Marlène Schiappa, mais c’est vrai que la charge est rude.
Il faut dire qu’on a là une ministre, qui a entre les mains le fonds le plus symbolique de la République, puisqu’il s’agit d’un fonds créé à la suite de l’assassinat de Samuel Paty pour lutter contre la radicalité et le séparatisme. 2,5 millions d’euros ont quand même été versés à des associations pour contrer les discours de l’Islam radical. On se dit forcément que cette mission ne peut pas être prise à la légère, que la ministre qui en a la charge va surveiller ce fonds comme le lait sur le feu.
Ce qui est consternant, c’est l’attitude de Marlène Schiappa, qui ne se souvient de rien, qui ne s’est occupée de rien, qui n’est responsable de rien. Les sénateurs ont parlé de désinvolture, ils auraient pu ajouter "dilettantisme". Quand on est ministre on est responsable ! Un ministre est là pour impulser et pour s’assurer que les engagements vont dans le bon sens et pour assumer ce qui n’a pas fonctionné. Un ministre n’est pas juste là pour couper du ruban ou pour aller chez Hanouna ou poser dans Playboy. À un moment où l’on parle beaucoup de responsabilité des parents, des élus, des profs, la responsabilité des ministres doit être impeccable.
En fait Marlène Schiappa aurait dû quitter le gouvernement il y a bien longtemps, au moment où elle a été sortie de son domaine de compétence. Marlène Schiappa a rencontré Emmanuel Macron lors de la campagne de 2017. C’était une responsable, une militante associative, féministe, elle avait aussi un poste d’adjointe à l’égalité et aux discriminations à la mairie du Mans. Le président en a donc fait sa secrétaire d’État à l’égalité femme-homme. Elle lui a apporté un vent frais.
Mais à partir du moment où elle a quitté ce ministère, elle a perdu en légitimité et le sentiment qu’elle a laissé c’est d’être restée au gouvernement pour rester au gouvernement, un peu comme une ministre en suspension. Avec Emmanuel Macron il y a une sorte de fidélité à ceux qui étaient là depuis le début. On le voit avec Christophe Castaner ou Richard Ferrand, toujours dans les parages.
Comme la Macronie n’a pas d’histoire politique, le président a cette tendresse pour ses premiers compagnons de route, même quand ils ont un peu perdu pied. Aux yeux d’Emmanuel Macron, Marlène Schiappa est une personnalité atypique, elle n’est pas lisse, elle détonne. Mais bon, ce n’est pas parce que l’on distrait le président que l’on a sa place au gouvernement !
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